Mireille, fidèle cliente de Biotissime, a pris sa plume pour nous écrire une petite nouvelle très sympa.
Bonne lecture!
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Bernard se tournait et se retournait dans son lit sans trouver le sommeil : sa femme l’inquiétait.
Elle approchait de la soixantaine, travaillait encore dans une grande pharmacie de la ville et avait accès à de nombreux échantillons de produits cosmétiques, crème de beauté et de soins sans oublier les shampoings, dentifrices et autres accessoires sensés conserver la vitalité et la jeunesse. Liliane avait toujours été coquette et très attentive à son apparence : aucun cheveu blanc, aucune ride, ni une ombre ou une tache ne trouvait son remède. Là, elle dormait à côté, abattue par les calmants qu’elle prenait depuis l’apparition de cette allergie au niveau du cou et du visage, qui lui donnait des démangeaisons insoutenables.
Le printemps était arrivé d’un coup : cinq cents pensées, primevères et géraniums à repiquer, traiter les buis et les fusains, semer l’engrais, Jean-paul ne savait plus où donner de la tête. Employé aux Espaces Verts de la ville, il avait loué-en plus- un bout de terrain à l’écart des habitations, près d’un bras de rivière et y cultivait des légumes, avec son voisin et ami Bernard. Ils s’entendaient bien tous les deux : Bernard plus bricoleur avait aménagé un récupérateur d’eau et un composteur et l’autre plus « intello » s’acharnait à produire selon des méthodes ancestrales, sans engrais chimiques, sans pesticides ni herbicides ; il laissait ces produits aux fleurs décoratives des ronds-points !
« Liliane va mieux ? » depuis quelques jours la santé de Liliane était devenue le principal sujet de conversation ; Jean-Paul ne cachait pas à Bernard qu’il trouvait sa femme un peu… »précieuse » : un moucheron la faisait sursauter, une graine de pissenlit et elle éternuait ; quand elle venait les soirées d’été se détendre au jardin en petite robe à fleurs, elle attirait les abeilles et c’était un drame.
« C’est sa coloration capillaire qui a fait cette réaction : dernière née de la recherche scientifique appliquée, produit haut de gamme, rester jeune et belle etc, c’est ce qu’ils disent sur la pub ! Pff, c’est que de la chimie, » dit Bernard d’un air dégoûté, en enfonçant un piquet d’un fort coup de masse.
« Autrefois, les femme se faisaient leurs crèmes, ma grand-mère… » commença Jean-Paul sans arrière-pensée, mais Bernard n’écoutait plus.
« -Allo Bruno, vite, cherche-moi sur ton ordinateur des recettes de crèmes de beauté, anti-rides et autres, des shampoings naturels et aussi contre les cheveux blancs.
-C’est pour Maman ? Comment elle va ?
- Pas trop, je vais essayer de lui préparer des cosmétiques bio, ça doit pouvoir se faire ?… «
Quelques séances d’Internet plus tard, Bernard savait qu’il existait des shampoings sans savon, des sérums anti-rides,des suppléments alimentaires à des prix exorbitants , des dentifrices au fenouil et que le Souci s’appelait Calendula .
Jean-Paul se lança dans des recherches dignes d’un biochimiste et tenta la culture d’herbes rares ; Bernard -qui faisait souvent la cuisine à la maison- se mit au travail et leur cabanon devint une annexe d’un laboratoire ! Ils s’amusèrent quelques temps à trier, couper, hacher, piler, malaxer, cuire, décanter…
Un jour de grand vent, quand la terre est sèche, que les lèvres se craquèlent et que la peau devient rêche, Jean-Paul dit en riant « -Il faudra hydrater notre surface cutanée » !
Quand Liliane reprit son travail, elle annonça à ses collègues qu’elle devenait raisonnable et qu’elle acceptait maintenant ses rides et ses cheveux gris, mais tous se rendaient bien à l’évidence : Liliane commençait à déprimer ; heureusement, Bernard était prêt ; il organisa une petite soirée grillade au jardin, Jean-Paul fit admirer les légumes, tous cultivés en biologique et avec le plus grand respect : ici les tomates, les concombres, la menthe et la lavande, poussés uniquement avec de l’eau du ciel et du soleil…là quelques herbes bizarres.
Bernard choisit cet instant où tous rêvaient au Paradis terrestre pour offrir à Liliane un joli coffret contenant un assortiment de produits aux plantes préparés en cachette.
« -Sans Paraben, sans conservateur, ni arôme artificiel, tu peux être tranquille ! » Elle sourit.
Bruno à son tour, s’approcha de sa mère et lui remit, sous le regard curieux de son père, un panier de produits cosmétiques-bio : savon aux algues, à la lavande, shampoing à la rose et à l’aloe vera, crème pour le teint, anti-âge et lait de corps, fluide spécial jambes légères, le tout dans un conditionnement agréable.
« -Achetés sur Internet, c’est plus rapide ! produits contrôlés, certifiés Bio ; voici une carte de Biotissime, tu peux aussi commander par téléphone ; super, non ? »
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