Adam THIRLWELL, L'évasion, traduit de l'anglais pas Anne-Laure TISSUT, Éditions de l'Olivier, Paris, 2010 (380 pages); titre original The Escape.
Voici un livre dont j'ai poursuivi la lecture jusqu'à la fin sans arriver à me défaire d'un profond sentiment d'agacement. Certains ont souligné l'influence de Philip ROTH, avis que je partage, mais qu'est-ce qui peut faire que le lecteur s'intéresse au personnage de Raphael HAFFNER ?
Le récit de la vie de ce septuagénaire britannique et juif, qui m'a fait l'effet d'un adolescent perpétuel : archétype de l'individu incertain de la société -- bourgeoise -- occidentale, nous est narré et commenté par un narrateur dont on ne saura que peu de choses, sinon qu'il est né dans les années 1980. Narrateur par ailleurs omniscient qui connaît tout du personnages, de son mariage, de ses aventures, de sa famille. Le récit s'ouvre à la fin du siècle dernier sur une scène de voyeurisme -- l'auteur semble apprécier les épisodes érotiques, on se rappellera l'ouverture de Politique, son premier roman -- et se clôt avec la mort annoncée du héros qui aura passé, avant celle-ci, un certain temps dans une ville, non identifiée, d'Europe centrale où il cherchait à récupérer une villa, propriété de feu son épouse, confisquée pendant la Seconde Guerre mondiale.
J'aurais sans doute mettre en pratique la leçon de Pierre BAYARD et de son Comment parler des livres qu'on n'a pas lus... Et pourtant, j'aime, en général, le roman anglais -- bien plus que le français. Était-ce le but de l'auteur que d'irriter le lecteur ? Si tel est le cas, il aura réussi pour moi. Évasion pour évasion, j'aurais dû prendre la fuite...En tout cas, je crois bien que je vais laisser passer bien du temps avant de lui « prêter » de mon temps. Vivement, demain, Pierre SENGES et son Études de silhouettes, dont j'ai feuilleté les premières pages, déjà avec délectation.