Ce texte convoque implicitement un lieu intemporel. Disons mieux un préau sans nom et sans âge avec des ombres qui défilent sans cesse, un lieu inscrit au-delà de la norme alitée. Puis un personnage qui navigue entre l’imaginaire et le réel : Jonazs, ex-lésionnaire, fantôme des temps modernes.
Ses mots braquent nos maux du doigt : ceux que nous refusons de voir, autour de nous, en nous et voire au-delà de nous. Ensuite une valise dont le contenu nous renvoie à nos puérilités refoulées et à nos âneries lamentables : celles que nous nous tuons à cacher au plus loin de nous, à l’abri des regards curieux et sournois. Cette valise est un vrai bazar de babioles qu’il a patiemment collecté au gré de ses errances fantomatiques comme de précieux souvenirs d’une ère lointaine. Puis enfin une voix, la sienne. La voix d’un homme qu’on a largué au fond des oubliettes. Un ex-lésionnaire à qui l’on a flanqué un destin aux allures d’une fable qu’aurait pondu un clochard rongé par l’hiver et le vin sur un banc solitaire. Elle claironne ses douleurs sous un ton à la fois caustique et drôle, comme pour nous donner à rire et à réfléchir en même temps. Elle exhume un homme coincé sous le paillasson à cause d’une minable étourderie. Une étourderie ? De méchantes langues ont fait croire à tous ses proches ainsi qu’à sa propre femme qu’il est mort en mille morceaux irrécupérables dans un caniveau pendant la guerre. La voix explose pour faire naître une vie que tout le monde croit à 6 pieds sous terre.
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