Des claviers bien investis introduisent le noisy et percutant "The ripper", au refrain obsédant, à la voix déviante et rageuse, avant que le rythme se fasse plus insidieux sur "Eternal is a criminal", bien équilibré entre force de frappe et moments plus tempérés. Le groupe impose sa patte et s'affirme de façon indiscutable, d'autant que la pop-rock alerte de "Lost control" s'avère elle aussi tout à fait réjouissante, portée par des mélopées souvent soignées, et une trame urgente, aux guitares acérées alliées à une rythmique sans écarts, qui impulse d'ailleurs des accélérations bienvenues à ce cinquième morceau.
C'est alors que se profile "Starting block" dont le chant en Français altère la qualité en dépit d'une instrumentation puissante, et dont l'orientation rappelle de façon un peu trop évidente les groupes français oeuvrant dans un créneau rock faussement remonté, tels Eiffel ou Deportivo.
Qu'à cela ne tienne, "One of them" répare l'erreur avec son tempo lourd et ses soudaines envolées hautement appréciables suivies de breaks de claviers eux aussi probants. Puis "Bad friend" et son allant presque punk-rock, et ses gimmicks guitaristiques décisifs, assied définitivement la valeur de la formation menée par le chanteur-guitariste Sébastien Magnette. "Love (Or the hardest way to become a nice guy)" et ses airs à la Thugs mettent fin à l'album avec un certain brio, faisant par là-même de l'oeuvre en présence une réalisation fiable, sans réelles faiblesses si ce n'est... le recours au Français (sur un seul titre, ce qui ne prête pas à conséquence), dotée de nombreux morceaux de belle facture.
En bref : second effort concluant pour un groupe dont la quête d'identité est manifestement en bonne voie, et dont on espère que ses prochaines sorties le verront creuser plus en avant encore le sillon de ce rock racé et bien exécuté.
Le Myspace de Rosemary's Baby