Venu de Nantes et Angers, Rosemary's baby se distingue à nouveau, après un cinq titres datant de 2007, sur cette nouvelle sortie énergique et souvent inspirée. Un rock tranchant, plein d'allant ("Bad friend"), crédite le quatuor, qui dès la fine intro de "Kill me again" met toutes les chances de son côté. Le côté poppy de cette amorce voit des guitares rageuses le mettre joliment à mal, le mélange entre new-wave et rock bourru initié par le groupe fonctionnant ici à merveille, entre sensibilité et énergie débridée. La bonne impression se confirme sur "The great fear", electro au début puis fait ensuite d'un rock une fois encore mordant, mélodique aussi, rythmé et bien maitrisé. Aucun faux pas n'est à déplorer et les Rosemary's baby emportent, dans le flux de leurs rythmes affirmés, l'adhésion de l'auditeur.
Des claviers bien investis introduisent le noisy et percutant "The ripper", au refrain obsédant, à la voix déviante et rageuse, avant que le rythme se fasse plus insidieux sur "Eternal is a criminal", bien équilibré entre force de frappe et moments plus tempérés. Le groupe impose sa patte et s'affirme de façon indiscutable, d'autant que la pop-rock alerte de "Lost control" s'avère elle aussi tout à fait réjouissante, portée par des mélopées souvent soignées, et une trame urgente, aux guitares acérées alliées à une rythmique sans écarts, qui impulse d'ailleurs des accélérations bienvenues à ce cinquième morceau.
C'est alors que se profile "Starting block" dont le chant en Français altère la qualité en dépit d'une instrumentation puissante, et dont l'orientation rappelle de façon un peu trop évidente les groupes français oeuvrant dans un créneau rock faussement remonté, tels Eiffel ou Deportivo.
Qu'à cela ne tienne, "One of them" répare l'erreur avec son tempo lourd et ses soudaines envolées hautement appréciables suivies de breaks de claviers eux aussi probants. Puis "Bad friend" et son allant presque punk-rock, et ses gimmicks guitaristiques décisifs, assied définitivement la valeur de la formation menée par le chanteur-guitariste Sébastien Magnette. "Love (Or the hardest way to become a nice guy)" et ses airs à la Thugs mettent fin à l'album avec un certain brio, faisant par là-même de l'oeuvre en présence une réalisation fiable, sans réelles faiblesses si ce n'est... le recours au Français (sur un seul titre, ce qui ne prête pas à conséquence), dotée de nombreux morceaux de belle facture.
En bref : second effort concluant pour un groupe dont la quête d'identité est manifestement en bonne voie, et dont on espère que ses prochaines sorties le verront creuser plus en avant encore le sillon de ce rock racé et bien exécuté.
Le Myspace de Rosemary's Baby