En soirée, en plein débat sur les musiques actuelles. Nonchalance affichée, jambes croisées, clope à la main, mèche sur le nez, tu veux être celui qui écoute, qui attend, mais qui sait ? Celui qui va sortir de la masse et calmement instruire ses amis ? Bénévolement en plus, ce sont tes amis, tu peux bien leur faire ce cadeau.
Alors tu finiras ta bière d’une longue et grande goulée comme pour nourrir d’avance tes propos hautement qualifiés, tu te lèveras, et tandis que ton pote à Converse terminera sa description du dernier clip de MIA, tu entameras la leçon :
« Ouais ouais mais bon… », « les 1970’s New York », « la première musique punk », « à la base », « electronic protopunk », « avant garde de malade », « tout le monde a pompé »… « SUICIDE quoi ».
Et FLAC ! Le savoir est jeté ! Dieu que tu es bon avec tes amis (mais t’es vraiment un gros con):
Et ouais tu fais partie des 3 glands du fond de la salle qui applaudissent mollement…
Allez arrête, quand t’auras fini de t’astiquer le cerveau, tu pourras avouer que tu kiffes pas trop cette chanson, mais que TU DOIS l’aimer si tu veux te la péter un minimum. SUICIDE, groupe underground et punkelectro des années 1970, revient discrètement dans la hype indie. The Horrors (Primary Colours, NME album de l’année 2009) ont repris Ghost Rider lors de leur dernier concert parisien au trabendo, et MIA sample cette même chanson dans son (désormais célèbre) nouveau clip.
Donc quand tout le monde parlera du clip polémique à la mode du fils Gavras sur des roux qui se font buter, toi tu pourras placer avec dédain « pff… ouais encore l’influence de Suicide quoi ». La classe mec.
Va donc cliquer sur le myspace de MIA, écouter Bornfree et te faire ton avis. Quant à la vidéo scandale, tu la trouveras facilement sur le net.
Longue vie aux oranges.