Désinformation catholique

Au Brésil, un archevêque s’est encore révélé comme un digne porte-parole de l’homophobe Église catholique romaine.
Le quotidien
O Globo rapporte le 5 mai 2010, que l'archevêque de Porto Alegre, Monseigneur Dadeus Grings, 73 ans, en commentant les cas de pédophilie dans l'Église lors de l'Assemblée annuelle de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB), a déclaré sans honte que la société est "pédophile".
Au premier jour, le 4 mai, de la 48ème Assemblée de la CNBB qui réunit plus de 300 évêques brésiliens, à Brasilia, le prélat a déclaré "La société actuelle est pédophile, c'est là le problème. Alors facilement les personnes tombent dedans. Mais le fait de dénoncer est un signe positif".
L’archevêque s’est encore exprimé sur la psychologie des adolescents en déclarant "Nous savons que l’adolescent est spontanément homosexuel, ce qui fait que par la suite, s’il n’a pas eu une bonne orientation, cela se fixe".
Connu pour ses positions très conservatrices, Monseigneur Dadeus Grings a également critiqué la libéralisation de la sexualité qui "engendre des déviances de comportement" dont la pédophilie.
L’archevêque a ajouté "Quand la sexualité est banalisée, il est clair que cela touche tous les cas. L'homosexualité est un cas. Avant on ne parlait pas d'homosexuels. Et c'était discriminé. Quand on commence à dire qu'il y a des droits, des droits de s'exprimer publiquement, bientôt certains vont penser que les pédophiles ont des droits".
Monseigneur Dadeus Grings a tout de même "condamné clairement" les abus sexuels commis par les prêtres contre des mineurs et affirmé qu'ils devaient être "punis" mais a reconnu la difficulté de l'Église à dénoncer ces cas à la Police.
Pour minimiser la responsabilité de l’Église, il a malgré tout déclaré "Il est un peu étrange que l'Église aille accuser ses propres fils".
Monseigneur Orani Tempesta, archevêque porte-parole de la 48ème Assemblée de la CNBB, interrogé sur ces propos, a déclaré à la presse que c'était "une affirmation compliquée et qu'il fallait des données pour le vérifier".
On retrouve les positions discriminatoires du Vatican et de ses responsables sur les soi-disantes causes de l’homosexualité.
Ils mélangent des affirmations psychologies non avérées et la diabolisation de la libéralisation de la sexualité, sexualité toujours vue comme simple moyen de reproduction et comme liée au mal.
Affirmer que les adolescents sont spontanément homosexuels est une affirmation un peu rapide qui a sans doute pour cause la prétendue phase homosexuelle "normale" de l’adolescence.
De plus, si l’archevêque n’affirme pas directement que la pédophilie est liée à l’homosexualité, il place les deux termes dans un contexte proche qui induit à l’assimilation et à la confusion.
Tout est fait pour atténuer la responsabilité de l’Église dans les scandales des prêtres pédophiles qui secouent aussi le Brésil.
L’archevêque a d’ailleurs aussi eu recours aux statistiques pour minimiser le rôle de l’Église.
Il a déclaré "En Allemagne, seulement 0,2 pour cent des cas de pédophilies sont le fait de prêtres catholiques", sous entendant que cela est très peu important.
Face aux faits avérés de pédophilie au sein de l’Église, l’archevêque se réfère à des données non avérées qu’il présente comme des certitudes, comme les adolescents sont spontanément homosexuels et les prêtres pédophiles sont une infime minorité en Allemagne.
De plus, pourquoi l’archevêque souligne la prétendue homosexualité des l’adolescents?
Serait-ce pour leur attribuer une part de responsabilité dans les abus qu'ils ont subis?
Ces propos ignobles sont insultants par ces victimes.
Seigneur, révèle le mensonge.