Après le houmous, le Liban vient d'établir le record du plus gros falafel au monde. Une information anodine digne de la rubrique culinaire ? Que nenni, car derrière l'innocent pois chiche libanais se cache l'ombre d'une guerre culturelle entre Israël et le Liban. Un record Guiness au goût amer...
On craque tous pour la gastronomie du Proche-Orient. Du falafel ( boulettes à base de pois chiches et de fèves frites), au taboulé en passant par le délicieux houmous, ces plats « diététiques » font le tour du monde. Mais comme le révèle le quotidien « Libération », ces mets sont aussi l'objet d'une querelle culinaire régionale entre Israël et le Liban.
Rappelons que les deux pays ont connu deux guerres ( 1982 et 2006). La tension est donc à son comble. Ne rentrons pas dans des questions géopolitiques, ici le problème c'est la paternité du plat. Israël exporte le houmous et autres spécialités locales partout dans le monde. Le souci, c'est que ses voisins l'accuse de s'approprier, voir de voler, le patrimoine culinaire arabe. D'où cette nouvelle bataille de record du monde. En janvier dernier, Israël a battu le record libanais du plus gros plat de houmous. Des batailles d'égos culinaires qui se retrouvent partout. En 2003, on se souvient des Américains déversant le vin français dans les égouts pour protester contre le Non de la France à la guerre en Irak. Avec ses quelques 5,173 kilos de falafel, le Liban reprend la main. Une quantité déraisonnable de nourriture par rapport à d'autres pays qui peinent à subvenir à leurs besoins. Quand la bouffe devient un enjeu nationaliste, on se dit que l'être humain n'en a pas fini avec la bêtise.