Tout le monde s'inquiète en ce moment de l'avenir de l'euro avec le sauvetage de la Grèce. Je vais vous le dire franchement, je ne suis pas inquiet. La Finance retombera sur ses pieds, il ne faut pas s'en faire. Tout le monde a pleuré lors des faillites des banques et puis maintenant elles font toutes des bénéfices indécents. Aujourd'hui, on veut nous faire peur avec un éclatement possible de la zone euro alors que de toute façon tout va être fait pour sauver la situation. Il ne faut donc pas s'en faire, l'économique et la finance seront toujours les seuls vraiment sauvés dans les crises. Les gouvernements et les spécialistes dramatisent pour prétexter devant les populations des mesures de rigueur qui vont nous être imposées.
Je voudrais ici vous faire part de mon inquiétude, toute modérée, sur la crise politique qui est en train de poindre son nez en Europe. Il y a d'abord la Belgique qui n'a plus de gouvernement car c'est un vrai tournez-manège au pays des moules-frites. Le roi doit consommer beaucoup d'aspirine en ce moment avec cette valse de Premier ministre et ces chamailleries d'écoliers que sont en train d'exposer aux yeux du monde les hommes et femmes politiques belges. Ca me rappelle notre période sombre des catholiques contre les protestants. Ici, ce sont les wallons contre les flamands. Ridicule encore une fois. Il faudrait une bonne fois pour toute trancher dans le vif. Soit le roi promulgue une sorte d'ordonnance de Villers-Cotterêts pour imposer une langue sur tout le territoire soit il faut couper le pays et en créer deux. Car nos amis belges ne s'entendront jamais sur la première hypothèse. Des gamins, je vous dis.
Il y a ensuite le résultat des élections au Royaume-Uni. Une majorité franche n'est pas ressortie du scrutin, du coup, c'est la crise. La période de transition entre le gouvernement sortant et le futur ne doit pas s'éterniser sinon le pays va vivre au ralenti. La reine doit travailler du chapeau elle aussi en ne sachant pas qui elle devra nommer au poste tant convoité. Car, si je me souviens bien, c'est elle qui a le dernier mot. Mais s'il n'y a pas de majorité, elle va devoir trancher au risque de se tromper et de placer le pays en instabilité politique. Je ne reviendrai pas sur des périodes de l'histoire où la reine Victoria par exemple avait nommé des premiers ministres controversés. Bref, ça pédale dans le pudding.
Et puis, maintenant, voici qu'une petite crise surgit chez nos voisins allemands. Notre amie Angela perd la majorité au Bundesrat, la chambre haute du Parlement fédéral. Bon, il est vrai que je suis comme la plupart d'entre vous, je ne suis pas un spécialiste du système allemand mais il semble que ce soit presque grave. Allez, Angela, une bonne bière (avec modération) et ça passera mieux.
En France, nous ne sommes pas en reste. Nicolas Sarkozy a toujours la majorité à l'Assemblée nationale, mais il n'a plus la majorité dans l'opinion publique. Si des élections législatives avaient lieu maintenant, il est clair que la cohabitation serait incontournable. Quoiqu'il en soit, plus il passera des réformes impopulaires plus il baissera dans les sondages, c'est automatique. Mais voilà, il a la majorité au Parlement et donc, il peut faire ce qu'il veut et ce ne sont pas des manifestations qui vont l'arrêter : au point où il en est dans le désamour des français, il n'a aucune raison de faire volte-face.
Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, Obama transpire car il sait que si l'euro n'est pas stabilisé, c'est le dollar qui va en prendre un coup après. Le président chinois observe et attend patiemment d'être celui qui va influencer l'échiquier politique.
La mondialisation n'est pas qu'économique et commerciale, elle est aussi politique. Un vacillement dans un pays de plus de onze millions d'habitants et c'est toute la planète qui retient son souffle.