le rapporteur général du Budget Gilles Carrez (UMP) a prôné le gel de la dotation annuelle de l'Etat aux collectivités (communes, départements, régions), soit
environ 50 milliards d'euros annuels, a-t-il déclaré à l'AFP, confirmant des informations des "Echos" «L'Etat, avec tous ses déficits, ne peut plus assurer l'indexation (sur l'inflation)
des dotations dans les prochaines années», a précisé M. Carrez, qui dirige une mission en vue de la prochaine conférence des déficits à l'Elysée, prévue le 20 mai.
Pour sa part, Jacques Pélissard, le président de l'Association des maires de France (AMF) qui participe au groupe de travail de Gilles Carez, a indiqué à l'AFP qu'«aucune conclusion n'a été faite
jusqu'à présent».
«Nous n'avons pour le moment que des pistes de réflexion», a-t-il ajouté, précisant que «le groupe a étudié mercredi un état des lieux, dans lequel il a été constaté que la marge de manoeuvre est
plus importante pour les communes que pour les régions ou les départements». D'autres réunions auront lieu d'ici le 20 mai.
Le gel des dotations de l'Etat aux collectivités entraînerait une économie annuelle maximale de 800 millions d'euros chaque année, a estimé Gilles Carrez.
Jusqu'à présent, les dotations de l'Etat aux collectivités évoluaient en fonction de l'inflation. Mais cette année l'Etat a limité cette progression à 0,6%, soit la moitié de l'inflation
prévue.
«A partir de là, il faut que les collectivités locales s'adaptent», a-t-il poursuivi en suggérant plusieurs pistes.
«On peut accentuer la péréquation entre collectivités pour traiter les cas les plus difficiles», a-t-il proposé, dans une allusion à l'écart de ressources fiscales entre les communes.
Pour les départements qui financent de nombreuses dépenses sociales, M. Carrez mise par exemple sur «la réforme de la dépendance». Il trouve «anormal d'avoir supprimé la reprise sur succession
dans le cadre de l'aide personnalisée à l'autonomie (APA) en 2001». Il s'agissait, au moment du décès, de reprendre une partie des aides sociales versées au défunt sur son patrimoine, s'il en
avait un.
L'Etat a transféré aux départements le Revenu de solidarité active (RSA), l'APA et la Prestation de compensation du handicap (APCH), sans toujours les compenser intégralement. L'explosion de ces
dépenses a mis certains départements en situation périlleuse.
«Ces lois sont au-dessus de nos moyens», a jugé M. Carrez, cité par Les Echos, en visant l'APA et l'APCH.
Par ailleurs, M. Carrez met en garde l'Etat sur deux points: qu'il «s'interdise de faire des transferts rampants de dépenses» aux collectivités ou de leur «imposer des normes de
dépenses».
Ainsi une fois de plus l'Etat souhaite faire porter le chapeau aux collectivités locales, majoritairement à gauche !!