Avant de commencer l’article, je vous propose de visionner les trois vidéos suivantes. Une fois que ce sera chose faite, j’attends vos réponses quant au titre de l’ouvrage dans les commentaires ! Cela permettra de se rendre compte, sur un public de lecteurs “innocents”, de l’impact de ces teasers.
Il s’agissait de vidéos promotionnelles pour le premier ouvrage d’Aurélien Molas, La Onzième plaie. Mais revenons aux films, et surtout à pourquoi j’ai souhaité vous en parler.
Vous l’avez remarqué, les BAL (bandes-annonces littéraires) ont le vent en poupe. Ici, on ne dévoile pas le contenu de l’ouvrage, on essaie de donner envie de lire avec ces trois teasers.
Je le concède, on sent que cela est fait de façon amateur, et je pense que seulement la troisième a vraiment une valeur ajoutée. Et ça tombe bien, l’auteur est du même avis. Il m’a donné plus d’informations sur ce projet, les voici.
L’idée de ces pubs est venue d’une discussion avec un ami qui est réalisateur, Michaël Barcocas. Il avait beaucoup aimé mon roman et rêvait d’en tourner une bande-annonce. N’ayant ni lui, ni moi les moyens de faire ça correctement, et pour ma part, ne souhaitant pas réclamer un budget publicité à ma maison d’édition, j’ai écrit trois petits synopsis qui reprenaient des scènes de La Onzième Plaie.
Je lui ai proposé de tourner ça en caméra portée, et de présenter ça comme des archives de police avec à la fin des packshots, des phrases reprises du dossier de presse du roman.
Je trouvais le concept amusant, facile à mettre en place, et ça changeait un peu des pubs vidéos pour bouquins que j’avais vues sur le Net. C’était une façon pour moi d’assurer une partie de la promo avec une bande de potes, sans pression, et de passer un bon moment, tout en espérant donner envie à des lecteurs potentiels.Michaël Barocas a immédiatement rebondi sur l’idée, mais pour lui, il s’agissait d’emblée de faire trois films dans des conditions « classiques » de tournage. Il a très vite mobilisé son équipe habituelle — chef op, acteurs, chef déco, responsable effets spéciaux, preneurs sons, etc.— , et a remanié les scripts que j’avais écrits pour en faire des scénarios qui s’inspirent de l’ambiance du livre, telle que lui l’avait ressentie, et non plus une simple illustration de passages choisis.
L’idée me semblait pertinente. On a foncé.
Nous avons tourné sur deux jours : dans les tunnels de la petite ceinture, dans un appartement et dans le métro (pour cette dernière, nous n’avons pu faire que deux prises, du fait de la visite surprise et nerveuse de la police et des agents de sûreté de la RATP).La réussite du projet n’a, au final, tenu qu’à la motivation et la disponibilité de l’équipe. Et pour un coût global de 170 euros, nous avons eu trois petits films prêts à être montés et à être diffusés.
Les deux premières n’ont pas le packshot prévu initialement : « Vous ne prendrez plus jamais le métro comme avant » Le Point.
Le but d’une diffusion sans packshot était d’éveiller la curiosité, ce qui a marché moyennement, faut bien le reconnaître, étant donné que la finalité échappait aux spectateurs.
On le saura pour la prochaine fois!
À la lumière de ces explications, on se dit qu’avec le budget initial, le résultat n’est pas si mal que ça ! Je ne sais pas si cela vous a donné envie d’ouvrir le bouquin, mais en tout cas, j’aimerais savoir pourquoi je ne prendrais plus le métro comme avant !
Quantitativement, les vidéos ont été vues entre 600 et 1300 fois sur YouTube, c’est honorable, mais effectivement insuffisant pour créer un mouvement d’ampleur et amener la majorité des lecteurs, non acquis à la cause, à en savoir plus sur le livre.
Comme je le disais plus haut, la troisième vidéo est plus explicite, on arrive à lire convenablement le titre du bouquin sur le mur. Pour la première par exemple, il faut avoir un œil de lynx pour apercevoir le titre sur la personne allongée. En ce qui concerne la seconde, j’ai d’accord cru à quelque chose d’assez « tiré par les cheveux », la ligne 11 du métro (lien avec la onzième plaie). Il s’avérait en fait que l’indice, c’était le livre qu’avait dans les mains la demoiselle… difficile à voir !
N’hésitez pas à cliquer sur l’image de gauche pour avoir une idée des réactions relatives à la première vidéo sur le Facebook de l’auteur.
Pour conclure :
J’aime :
— L’initiative de promouvoir son ouvrage en parallèle de la promotion mise en place par la maison d’édition
— La mise en branle d’un réseau de copains pour réaliser ces trois films
— Le mystère créé autour de l’ouvrage
— L’idée de créer de fausses archives de la Police pour donner un aspect « officiel »
— L’envie de passer outre la BAL
Je n’aime pas :
— Le côté peu explicite des vidéos…
— … et donc l’absence de packshot
— Le manque de diffusion en dehors du profil Facebook de l’auteur
— Le manque de cohérence entre les première et troisième avec la seconde (absence du chronomètre)