Brassard se raconte avec la plume de Guillaume Corbeil : Je suis né le 27 ou 28 aout 1946. Bâtard d’une fille-mère effacée pour ne pas révéler ce secret inavouable, élevé par ses grands-parents maternels. Je suis un petit gars de Rosemont, qui parle comme un petit gars de Rosemont et j’ai toujours essayé de garder les choses simples.
Mais c’est pratiquement l’histoire du théâtre québécois que nous raconte ce metteur en scène, l’alter-ego, le demi-frère, l’amant de Tremblay. Ces deux acteurs de cette révolution théâtrale. Le narrateur nous parle, nous raconte, ces comédiens, ces comédiennes certains aujourd’hui disparus qui ont marqué sa vie, les Denise Pelletier, les Jean-Louis Roux et les Jean-Louis Millette. Et surtout Rita Lafontaine, sa mère adoptive, sa comédienne fétiche, son idole. Rita est la personne qui m’a fait découvrir l’exaltation que peut procurer l’abandon.
Chapitre couvrant une décennie à la fois, Brassard nous divulgue ses succès, ses ratés. Vingt-trois ans après sa création, Bonjour là, bonjour, un spectacle dont il est particulièrement fier. Je pense que je me suis étonné moi-même. Créateur de 88 spectacles en quarante ans, il nous livre, Les écrits restes. Les mises en scène sont voués à disparaître, à ne laisser aucune trace tangible sinon quelques photos en noir et blanc dans les corridors de théâtres.
Mais dans cette biographie, c’est l’aspect plus personnel qui est absente, certes il raconte son homosexualité, sa coke, son penchant pour le prostitué, on est porté à croire que Brassard à part son théâtre a mené tout simplement une vie de cul, et cela dans bien des sens. Mais qui est vraiment André Brassard, je cherche encore… La couverture du livre en dit peut-être plus qu’elle ne laisse paraître.
Le théâtre est un concentré de la vie. Le rythme du théâtre est plus grand que celui de la vie.