Voilà… c’est fait !
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Au prétexte de « sauver la Grèce », « sauver l’Euro », « sauver l’Europe », ils viennent tous de se mettre d’accord pour engraisser davantage encore les fonds d’investissement, fonds de pensions, boursicoteurs, financiers de toute plume et de tout poil qui ont déjà mis à genoux dans bien des pays -dont le nôtre- les pauvres parmi les pauvres.
Les traits tirés, les yeux cernés et les épaules tombantes, ils sont apparus ce matin dans les étranges lucarnes aussi plats et rayonnants que des limandes pêchées depuis trois semaines. C’est que, nous obliger à croire que leurs gesticulations ont abouti au sauvetage de notre société consomme une énergie considérable ! Un tel mensonge ne se crache pas sans un nœud dans les tripes ! Car, enfin, ce qu’ils ont sauvé, une fois de plus, ce sont les sacro-saints marchés de cette fichue société qu’ils qualifient en arrondissant la bouche en forme de cul de poule (pardon à toutes les poules, les vraies, celles qui se cassent le cul pour nous nourrir) de « libérale » ! Ce qu’ils ont une nouvelle fois renforcé sur le dos de l’ouvrier grec, du pêcheur portugais, bientôt du retraité français, ces sont les « marchés » qui, dès l’annonce faite (fête !), ont bondi de joie dans des courbes ascendantes impressionnantes. Et tous les magouilleurs de Bourse, les tripoteurs de flux financiers, les usuriers internationaux de se frotter les mains en crachant sur les peuples laborieux d’Europe, plutôt que de se frotter auxdits peuples d’Europe en se crachant dans les mains pour se mettre, enfin, à travailler.
Ils s’y sont tous mis pour sauver les banques et leurs escrocs planétaires qui n’hésitent pas, après avoir pillé les entreprises, à s’attaquer désormais aux Etats eux-mêmes considérés (à juste titre dans la conception sociale néolibérale actuelle) comme des… entreprises !
Même Obama s’est occupé de l’Europe, nous brame-t-on sur tous les tons, comme si le nouveau messie était enfin arrivé ! Alors que ce président du pays le plus violemment irrespectueux de la planète, de ses femmes et de ses hommes, de sa faune, de sa flore et de ses courants de pensée, ce chef de l’Etat le plus pervers du monde n’intervient qu’au nom de ses penseurs friedmaniens de Chicago, ceux-là mêmes qui avaient fait du Santiago d’Allende leur lieu d’expérimentation de l’une des plus terribles théories de notre époque dite moderne : celle du règne absolu de l’économie sur l’humain !
Mais comment, bon Dieu, comment peut-on admettre qu’un outil devienne l’objet d’un culte aussi terrifiant ? Comment accepter que la clef à molette devienne le saint sacrement d’une nouvelle religion ? Sauf à être tous devenus fous ! Car l’économie n’est qu’une clef à molette, nom d’un chien (je demande pardon à tous les chiens de la terre… ça m’a échappé) !
Complètement fous !
Non, la KRISE n’est pas finie ! Les ronds de jambes encombrés et les sourires crispés de nos élus de tous les horizons sont un aveu : dans notre naïf élan de démocrates européens, nous leur avons confié la gestion de notre quotidien actuel et de notre avenir, mais ils ne savent qu’en faire, à poil qu’ils sont devant ceux qui gouvernent le monde aujourd’hui : les Picsou de la rue du mur (Wall Street).
Et quel mur !
Ils nous mènent droit dedans !
Jouez hautbois, résonnez musettes…Le jour de choir est arrivé ! photo Matton