Coquetterie

Par Richard Le Menn

Il y a toutes sortes de coqs : le cocodes, la cocodette, la cocotte, le coqueplumet, le cocardeau, le coquet et la coquette. J'ai déjà écrit un long article sur ces derniers : Coquettes et coquetteries du XVIIe siècle ; et il est question du 'Coq' dans celui intitulé : Les faux élégants.  Dans Les dangers de la coquetterie (Paris : Buisson, 1788, 2 tomes), Marie Armande Jeanne Gacon-Dufour (1753-1835) met en scène des coquettes dépeintes sous un très mauvais jour : inconscientes, voire méchantes, n'hésitant pas à mettre en danger leurs admirateurs par leurs lubies ; aimant tous les loisirs : bals, voyages (aux 'eaux' par exemple), fêtes, jeux d'argent, modes nouvelles ... Elles veulent être le point d'attention principal, s'entourant d'aimables dont je parlerai dans un autre article. L'auteur de ce texte assez moral est une femme de lettres qui écrit de nombreux textes que l'on dirait aujourd'hui féministes comme : Mémoire pour le sexe féminin contre le sexe masculin (1787) ;  Les Dangers d'un mariage forcé (1801) ; Contre le projet de loi de S***. M***, portant défense d’apprendre à lire aux femmes, par une femme qui ne se pique pas d’être femme de lettres, ouvrage contenant des réponses argumentées remettant le sieur Maréchal à sa juste place de sot, d’esprit dérangé et de bouffon réactionnaire (1801) ; De la Nécessité de l'instruction pour les femmes (1805). Parmi d'autres ouvrages elle a aussi publié sur la toilette : Manuel du parfumeur, guide pour faire des parfums, lotions, sachets, vinaigres aromatiques, maquillages, poudres et dentifrices (1825) ; et un Manuel théorique et pratique du savonnier, ou l'Art de faire toutes sortes de savons (1827).
Photographies : Les dangers de la coquetterie de Marie Armande Jeanne Gacon-Dufour (1753-1835), Paris : Buisson, 1788, 2 tomes, in-12. Manque la première page de titre et sans doute la préface. Première édition dans sa reliure d'époque. Page de titre du second tome et cul-de-lampe représentant un coq.