La défaite de la majorité sortante CDU (conservateurs)-FDP (libéraux) dans l’élection partielle en Rhénanie-du-Nord-Westphalie risque d’avoir de lourdes conséquences. Ce Land, le plus peuplé d’Allemagne, est en effet celui qui dispose du plus grand nombre de sièges au Bundesrat, la Chambre haute du Parlement fédéral allemand. Avec la victoire du SPD (sociaux-démocrates), c’est donc également au niveau fédéral que la majorité CDU-FDP est battue.
Cela pourrait, à terme, contraindre la chancelière Angela Merkel à convoquer des élections fédérales anticipées. En attendant, la politique jusqu’ici plutôt raisonnable (relativement aux autres pays européens) de l’Allemagne risque fort d’être infléchie vers moins de rigueur et davantage de dépense publique.
La coalition avec les libéraux étant battue, la tentation risque en effet d’être un retour à une coalition avec les sociaux-démocrates, qu’Angela Merkel avait mise en place en 2005 lorsqu’elle avait gagné de justesse les élections.
Premières victimes : les baisses d’impôts
À titre d’exemple, Angela Merkel a renoncé aux baisses d’impôts promises.
Au-delà de l’Allemagne, cela pourrait avoir de fâcheuses conséquences en Europe. Alors qu’Angela Merkel avait assorti le plan d’aide européen à la Grèce d’engagements de rigueur de la part du gouvernement grec, elle est désavouée par les urnes, le SPD ayant vivement critiqué cette prudence.
Il n’y aura donc peut-être plus personne, en Europe, pour s’opposer à la folie fiscale et dépensière des États, qui se sont mis d’accord pour abonder à hauteur de 500 milliards d’euros le fonds d’aide aux États en difficultés.
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