Les coups de tête du dimanche (1) : Culture et Mémoire

Publié le 09 mai 2010 par Sampieru
Je lance une nouvelle rubrique :  Les colères hebdomadaires, les méditations sauvages sur l'actualité de la semaine, réunies sous l'appellation 'les coups de tête du dimanche'. Rendez-vous chaque semaine, si l'info le mérite, pour des remarques qui n'engagent que leur auteur !
Cette semaine, la gestion de l'ordre public culturel par Frédéric Mitterand, et la censure d'une lettre de déportée par un maire bien intentionné.


Coup de tête 1 : la gestion de l’ordre public culturel par Frédéric Mitterand
Il y a quelques jours, j’apprends l’annulation de concerts organisés au Louvre suite à l’intervention de la première dame de France. Intervention salutaire qui nous évite de voir le symbole de l’influence culturelle millénaire de notre pays dévoyé par des zozos. Pour autant, il y a quelques semaines, le même ministre de la Culture n’a pas hésité à encourager un festival de musique sataniste présenté comme une manifestation de la diversité culturelle. Au même moment, la Miviludes faisait paraître son rapport annuel, s’inquiétant à nouveau de l’emprise sur les jeunes des mouvances satanistes...
Coup de tête 2 : quelle vérité pour quelle mémoire des déportés ?
Il m’a fallu une bonne semaine pour digérer cette nouvelle. Un maire corrige le texte d’une déportée puis finalement le censure. Insoutenable, inadmissible, impardonnable. Si l’on ajoute à cela la désuétude dans laquelle est tombée cette Journée du Souvenir, destinée depuis plus de cinquante ans à perpétuer la mémoire des déportés, j’enrage. Cette situation est symptomatique d’une certaine idée de la France qui n’est pas la mienne. Et je songe à l’instant à cette phrase qu’un prof d’histoire me partageait jadis : un homme sans mémoire est amnésique, un peuple sans mémoire est à genoux.
Elle est à genoux, la France qui dimanche dernier ne s’est pas souvenue des millions de personnes déportées et suppliciées par le régime nazi au cours de la Seconde guerre mondiale. Quel paradoxe quand on songe aux mouvements de tous bords qui réclament une journée de commémoration pour chaque ‘type’ de déportés. 
Nous ne sommes donc plus capables, dans la France de Sarkozy, de les rappeler tous, sans considération aucune d’appartenance ni à un parti, ni à un sexe, ni à une religion. A-t-on besoin de découper l’Histoire, au risque de constater les raccourcis suggérés par certains élus soucieux de préserver des intérêts actuels au mépris de la vérité ? Il est temps d’unir les efforts de tous pour honorer la mémoire de tous, au nom de ce qui les réunissait et qu’on a tenté de leur enlever : l’humanité.