Dans La connaissance inutile (1988), Jean-François Revel trouve que pour ce qui concerne le tiers monde, « la destruction idéologique de l'information devient encore plus patente, car elle implique la falsification ou la négligence délibérées de chiffres notoires, aisément accessibles, et que tous connaissent ou peuvent se procurer. Comment réagirait la presse si dans un débat public un grand intellectuel (ou une autre personnalité) affirmait que (…) le niveau de vie allemand n'a cessé de se dégrader depuis 1945 ? », s'interroge Revel. « Ce sont des inepties de cette envergure qui se profèrent chaque jour en Occident sur le tiers monde. » Et Revel de donner l'exemple de morts de faim dans le monde. Dans une émission sur la radio Europe 1, Louis Mermaz, ministre dans le gouvernement Rocard affirme vouloir « dénoncer cette monstruosité du système capitaliste qu'est la faim dans le monde et qui fait 50 millions de morts chaque année dont 30 millions d'enfants ». Cette affirmation contient en fait deux énormes bêtises. La première – s'agit-il de la plus grosse ? – concerne le nombre de morts de faim. Une simple vérification nous donne le nombre total de 50 millions de morts dans le monde par jour. Pour ce qui est des victimes du capitalisme, elles étaient plutôt victimes du…socialisme marxiste à l'époque.
Et malgré l'internet et la mondialisation des moyens de communication, ce genre d'ineptie continue de plus belle. Aujourd'hui, ce sont Nicolas Hulot, Hervé Kempf, Noël Mamère, Jean-Luc Mélenchon ? José Bové, Cohn-Bendit et l'impérissable Jean Ziegler les auteurs des énormités débitées dans les médias sans que les journalistes les reprennent. Pour eux, il faut « sortir du capitalisme » afin de sauver la planète. Voici ce qu'écrit (en 2009 !) le journaliste du Monde, Hervé Kempf : « Le prétendu réalisme de l'idéologie capitaliste est aveugle à la puissance explosive de l'injustice manifeste et aveugle à l'empoisonnement de la biosphère que provoque l'accroissement de la richesse matérielle, empoisonnement qui signifie dégradation des conditions de vie humaine et dilapidation des chances des générations à venir ». C'est contre ce genre d'énormités que s'insurge Jean-Philippe Feldman. Avec des arguments forts, bien choisis. Chaque dogme, chaque mythe écologique et tiers-mondiste est démonté avec patience et souvent avec humour. Le malthusianisme, les accusations contre le libéralisme et le marché, l'apologie de la décroissance, la condamnation des spéculateurs et des patrons, les ravages du principe de précaution sont contredits grâce aux exemples pris dans l'actualité et souvent ignorés par les médias. En réalité, rappelle l'auteur, « depuis 1960, pour la première fois dans l'Histoire, le nombre de décès d'enfants de moins de 5 ans a diminué de manière spectaculaire et selon l'UNICEF, la mortalité infantile a chuté de 28 % dans le monde entre 1990 et 2008. »
Jean-Philippe Feldman appelle cette idéologie écologiste mâtinée de tiers-mondisme le « totalitarisme soft ». Aussi dangereuse que les autres idéologies mais (pour le moment) pas meurtrière bien que de nombreux excités de ce totalitarisme suggèrent la création de l'homme nouveau et la construction de camps pour les libéraux… La solution pour sauver la planète ? C'est simple, c'est le droit de propriété. L'essai de Feldman devrait être inséré dans les programmes scolaires.