Il y a un exercice de pensée célèbre en physique quantique qui est connu sous le nom de Chat de Schrödinger. Eh bien l’Euro, en cette semaine 70ème anniversaire de la défaite de mai 1940, est comme le matou dans sa boîte : nul se sait s’il survivra ou pas, et aucun modèle n’est capable de le prédire.
Première hypothèse : l’Euro sombre et l’Europe avec lui. C’est encore pire que pour l’échec de la CED, à moins que l’on revienne au point de divergence, là où les débiles libre-échangistes ont pris la main, et qu’on fasse l’Europe que veulent les Européens.
Seconde hypothèse : une fois les 750 milliards du fonds de soutien asséchés, les spéculateurs prennent définitivement la main, non pour porter le coup de grâce, mais au contraire pour mettre la monnaie européenne à la place du dollar. Pourquoi ? Parce que l’Allemagne semble accepter que notre monnaie lui échappe ainsi qu’à nous, comme le dollar échappe depuis Nixon aux Etats-Unis. La possibilité pour la BCE d’émettre des obligations nous conduit dans les ornières de la FED qui émet de T-Bonds non pour contrôler la monnaie américaine mais pour satisfaire les investisseurs, spéculateurs et fonds souverains qui en sont les vrais maîtres. Mais pour que l’Euro devienne la devise internationale, en remplacement du dollar, et non plus la monnaie régionale que les Allemands, nostalgiques du Mark, veulent le voir rester, sans doute faut-il en passer par là.
Pour l’instant, l’Euro est encore dans sa boîte hermétiquement fermée, et le problème est que nous n’avons une nouvelle fois que des Gamelin pour gérer cette crise. Et comme il y a 70 ans à la même heure, l’ennemi attaque selon nos plans… pour l’instant.
Encore faut-il en avoir un, de plan…
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