Ci-après une note d’orientation générale d’une vieille banque privée helvétique, que nous fait parvenir notre agent à Zurich.
Depuis décembre notre sentiment sur les marchés était que la 2 nde jambe de baisse était imminente. Après la panique Lehman qui avait causé un vrai krach, la remontée depuis Mars était surtout technique. Et, de fait, cette remontée obéit aux ratios classique de l’analyse graphique et aux retraçements traditionnels constatés depuis 200 ans .
Donc, pas de raison de paniquer, au contraire: il n’y a rien de nouveau sous le soleil, ni sur les marchés.
Les événements sur les marchés des changes ne sont que le prétexte de la baisse en cours. Celle-ci est due, plus fondamentalement , à la baisse de la consommation en Occident , elle même due à un excès d’endettement, public comme privé.
Cet excès a commencé avec le krach des dotcoms en 2000 et les attentats du 9/11 qui ont paniqué les âmes faibles. Pour prolonger la prospérité des années 1980, qui touchait à sa fin, les gouvernements ont rivalisé d’imagination. La “comptabilité créative” est devenue la règle, et pas seulement pour Enron ou pour la Grèce. Sous la pression des partis politiques, l’endettement a gonflé dans des proportions insoutenables. Avec une charge de remboursement devenue impossible . Comme toujours, la démagogie se paie.
Cette baisse va consolider la hausse de Mars 2009 à la fin de l’année, et cela est vrai sur tous les marchés . L’analyse technique est formelle : 3 corbeaux à Shanghai, 3 méthodes baissières au Japon et à Hong Kong, gap à Bombay, panique à Wall Street soit disant pour un motif “technique” , baisse des matières premières etc…Notre trader à Londres nous signale qu’il n’avait jamais pensé revoir les mêmes scènes que le lundi qui a vu l’annonce de la faillite Lehman.
Pour le CAC retour vers 3100 ? En attendant les plus bas de 2009 ?
Notre raisonnement depuis l’été 2009 demeure donc inchangé: il faut se mettre à l’abri d’une durable période de baisse et, surtout d’ une extrême volatilité. Cela durera jusqu’à ce que les plans d’austérité publics , et l’épargne privée aient reconstitué des capacités d’investissement et de consommation sans recours à l’emprunt. Plusieurs années sans doute, 2 ans encore minimum. La durée habituelle d’un bear market étant du tiers de celle du bull market qui l’ a précédé, on peut penser que le tiers de la période 1975 2007 nous vaudra environ 10 ans de médiocrité boursière. Donc jusqu’en 2017 ? sauf anticipation d’une reprise due à un facteur encore inconnu. Comme la période 1968/1983 qui avait vu le Dow inchangé après même un plongeon de 25% en 1981.
Dans l’immédiat, une remontée à court terme est possible, après les paniques de cette semaine. Graphiquement, un retour au dessus de 3600 serait une bonne occasion pour vendre / reprendre un ETF bear. Et , bien sur, il n’est pas encore urgent d’ acheter nos valeurs à gros rendement qui baisseront , comme toutes les autres. En tous cas pas sous un rendement coupon de 8,5% Le détachement des coupons ces jours-ci devrait fournir des opportunités.
Pour notre vieille maison, rassurer nos clients est un must. Ils nous payent pour ne pas hurler (à la panique) avec les loups ignorants, c’est à dire, les traders des salles de marché … Ceux qui croient que la mathématique explique les respirations de l’économie et la psychologie des foules.