Selon une étude réalisée par l’Institut de la justice, la délinquance coûterait autant que le budget de l’Education nationale, soit 5,6 % du Produit Intérieur Brut (PIB). De juillet 2008 à juin 2009, le coût de la délinquance s’élève à 115 milliards d’euros. La dernière étude qui s’était aventurée à mesurer l’impact de la délinquance sur l’économie française n’avait trouvé qu’un petit 12 milliards d’euros.
2 millions d’euros pour la vie d’un jeune de 20 ans
Cette différence s’explique par la méthodologie utilisée par Jacques Bicot, économiste lyonnais en charge de l’estimation. " Depuis les années 90, la délinquance totale n'a pas énormément augmenté. Si la délinquance coûte 5,6 % du PIB en France, elle représente plus de 10 % du PIB américain ", explique-t-il. Il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter.
L’auteur de l’enquête reconnaît lui-même que les résultats sont à prendre avec précaution. Cela ne reste donc qu’une estimation. A ce petit jeu là, la vie d’un jeune de 20 ans représente un coût 2 millions d’euros. Dans les 115 milliards d’euros sont pris en compte : les coûts directs de tous les crimes et délits (préjudices financiers et moraux des victimes) et les coûts indirects comme les dépenses de sécurité. Au total, les préjudices atteignent 63 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 27 milliards de fraudes aux impôts et cotisations sociales, 14 pour les violences aux personnes et 5,6 milliards pour le vandalisme.
Des moyens insuffisants
Bien que les chiffres soient contestables, l’intérêt de l’étude est de montrer l’écart entre le coût et les moyens mis en place pour lutter contre la délinquance. Ainsi, le budget police, gendarmerie et justice réuni ne représente que 14 milliards d’euros. Une somme bien faible comparée à l’ampleur de la délinquance.
Pour autant, faut-il parler de coût. La délinquance ne fait pas baisser le PIB d’un pays. "C'est le problème de la vitre cassée, bien connu des économistes. Si on casse une vitre, ça fait travailler le vitrier. Mais la victime aurait sans doute dépensé cette somme autrement, à un spectacle ou au restaurant" résume Jacques Picot.