09/05/2010 · Laisser un commentaire
Et si on faisait un truc un peu concept…
Vienne, un soir d’hiver
La rue est déserte, la lumière tamisée. Un train passe et soudain, un bruit de machine à écrire lance une mélodie. Des doigts se mettent alors à pianoter sur un Pad dessiné à la craie. Et c’est comme si le temps s’arrêtait le temps d’une boucle pour laisser vivre la musique de Yoggyone, le padwriter.
Yoggyone, dans cette vidéo, tu fais l’apologie du PadKontrol, c’est une histoire de sponso, d’amour, de délire, surtout que ta vidéo s’appelle Padwriter…
Yoggyone : Alors pas du tout, je ne fais pas l’apologie d’un controller en particulier. Je dirais que je fais plutôt l’apologie des controllers en général, le fait de pouvoir jouer réellement en live avec et de ne pas seulement tourner des potars pour jouer des effets.
D’ailleurs c’est quoi un Padwriter ?
Yoggyone : Un Padwriter…hum… À la base, le track s’appelle “Padwriter” parce que j’utilise des enregistrements de machine à écrire que je joue dans le morceau avec un pad. Après s’il faut définir le concept de padwriter, je dirais que c’est quelqu’un qui ose prendre des risques, quitte à se prendre des pains, et qui joue vraiment ses morceaux en live.
Ça fait pas un peu loin Vienne pour vivre l’expérience du “padwriting” dans la rue, la nuit, non ?
Yoggyone : Bah carrément ! En fait Thomas Lesourd, le réalisateur – qui est un pote de mon manager Alexandre Dallant – était à Vienne depuis 6 mois sur un long-métrage. Donc on l’a rejoint pour tourner le clip et on en a profité pour faire quelques concerts.
Comment est-ce qu’on se sent lorsque l’on a dû faire un nombre incalculable de prises à feindre de taper sur des touches ? Surtout que la craie, ça s’efface…
Yoggyone : Pas facile de jouer sur rien du tout. L’idée était de jouer le morceau comme je le joue vraiment en live donc il a fallu un peu de temps mais au fur et à mesure des prises, j’ai pris l’habitude. Mais je préfère quand même mes instruments.
D’où sûrement le casque sur les oreilles pour bouger en rythme ?
Yoggyone : Ouais, pour jouer en rythme. Comme ça, je jouais sur le morceau.
D’ailleurs, pourquoi les mecs qui font de la musique électronique bougent souvent la tête comme ça ?
Yoggyone : Les mecs qui font de la musique électronique, je ne sais pas. Pour ma part, j’ai quelques beats bien tordus donc ça m’aide à prendre le tempo et à ne pas décrocher.
Si tu pouvais avoir un “magic pad” qu’est-ce qu’il te permettrait de faire ?
Yoggyone : Je voudrais un magic pad qui enverrait des sons et des images en même temps…En fait, je l’ai déjà. Je bosse d’ailleurs sur un projet à 4 pour la rentrée de septembre avec Zo aka La Chauve-Souris (un beatmaker de mon label), Damn good coffee (le graphiste qui a réalisé le visuels de mon premier maxi et de mon album à venir et un vidéo de mes lives) et Small (le graphiste qui a fait le visuel de Zo). Sur ce projet, nos pads lanceront des sons et interagiront sur les visuels, ça va être dingue !
J’ai hâte de voir ça ! Voilà, l’interview padwriter est finie ! C’est quoi la prochaine machine ?
Yoggyone : Tu veux dire après la craie ? Non, je ne sais pas. J’ai tout ce qu’il me faut, pas mal de matériel à exploiter avant de penser à autre chose…
Yoggyone en quelques mots :
Thomas Boichard, plus connu sous le nom de Yoggyone, est originaire de Besançon. De formation classique – il a fait le conservatoire dès l’âge de six ans – ce beatmaker de 28 ans adore les bruits de machines à écrire qu’il utilise volontiers dans ses créations. Sa musique est comme il le dit une sorte de “nouveau hip hop, sans emcee, avec un côté synthétique apporté à l’electro”. Difficile alors de vouloir le situer dans un genre musical précis. Son premier Ep “Preparation” est sorti au mois de mai sur label français Eklektik Records.
Catégories : RENCONTRE AVEC
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