C’est comme un coup de poignard dans les reins, un xie tui zhang sournois à la nuque : une trahison qui vous tombe dessus et vous laisse groggy.
La semaine dernière encore, à la conférence de rédaction de Brave Patrie, l’équipe dans son ensemble ne se faisait pas prier pour entonner à pleins poumons, « Le France », « Je suis pour » ou encore « Le temps béni des colonies ».
Dorénavant, c’est un silence sépulcral qui résonne. Lorsqu’un distrait tente une amorce avec « Terre brûlée au vent / Des landes de pierre... », les regards se baissent, seule une toux mal simulée masque les larmes naissantes. La gène est immédiatement palpable.
La cause est aussi simple que tragique.
C’est à l’occasion de la sortie d’un de ses titres remixés [1] que Michel Sardou s’est livré à ces déclarations hallucinantes :
[A propos de la politique de Nicolas Sarkozy] “J’y ai cru, mais je n’y crois plus. Quand on vous promet quatorze réformes et que l’on n’en fait pas une ? Je suis déçu. […].”
Quel manque de lucidité ! Comment être à ce point aveugle à tous les changements positifs apportés par l’élection de Nicolas Sarkozy !
Il est urgent que Michel s’informe en lisant le bilan objectif des réformes engagées et des paris gagnés ou en passe de l’être.
Les déclarations déroutantes et sans aucune logique s’enchainent :
“ On dresse les gens les uns contre les autres. Comme lors du débat sur l’identité nationale. Avant, on avait le service militaire pour souder les hommes, quelles que soient leurs origines. T’es né en France, t’es français mon pote […] ! La burqa, c’est pareil. On ne devrait pas légiférer sur une question qui concerne quelques […] personnes. Il y a une autorité […] qui peut expliquer tranquillement qu’il y a des coutumes à respecter chez nous”
Passée la consternation, ces déclarations amènent de multiples questions :
- M. Sardou aurait-il récemment été mis en contact du dangereux gourou Mélenchon ?
- Le nuage volcanique islandais serait-il chargé de substances psychotropes inconnues s’attaquant aux voix rauques ?
- Un état dépressif avéré entretenu par un bourbon de contrefaçon frelaté fourni en toute complaisance par la nouvelle scène française ?
Nous n’avons pas la réponse, reste pour tous les patriotes un immense vide.
Alors qu’en France tout se finit en chansons, comment achever dignement une fête de village, un pot de départ d’un vénérable collègue de 49 ans, un enterrement déluré ?
L’observation de la scène française amène le constat qu’elle est pauvre en chanteurs patriotes.
Difficile de se tourner vers Enrico Macias pour qui n’aime pas la dafina au petit déjeuner. Certes, il reste le plus franchouillard Patrick Sébastien, qui avait tant su nous faire tourner les serviettes, mais qui il est maintenant sur une pente savonneuse.
Heureusement l’UMP est pleine de ressources et il est certain que les JUMP sauront dévoyer (ou détourner) quelque artiste en déshérence pour qu’à nouveau, la chanson française retrouve une voix pour célébrer tous les moments de la vie d’une nation en plein renouvellement.
Notes
[1] Non vraiment, nous n’avons pas le cœur pour faire la promotion de cette "oeuvre" phonographique.