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S'y mettre, enfin !

Publié le 09 mai 2010 par Uneblondedanslaville
jeu d'écriture 4.jpg Photo : Thé citron

Depuis le temps que je me dis « si ça continue, je te prends par la peau des fesses, je t’enferme dans un lieu désert avec aucune autre distraction que ton synopsis, tes notes, les bouts de scènes déjà rédigées, tes fiches persos et tu n’auras pas d’autre choix que de t’y coller, feignasse »

Et pourtant, il y a toujours une bonne excuse pour repousser le moment de mettre à exécution la menace : un brunch par-ci, une réunion pour la BD par-là, un verre, le besoin de décompresser, de faire du shopping, de me prélasser chez le coiffeur, de bouquiner, de me balader, de voir un film.

Je me souviens, pourtant, de ces calmes aubes estivales, il y a quatre ans, quand je me collais devant l’ordinateur à peine debout, avec l’enthousiasme vrillé à l’estomac.

Je regardais la ville peu à peu s’éveiller, et j’étais là, avec mon café pour me réchauffer doucement avant que le soleil ne s’en charge, à relire ma production de la veille, y effectuer les changements nécessaires, parfois sourire d’un effet qui me semblait réussi, fière de moi, ou soupirer devant un passage mainte fois revu et qui accrochait toujours. Et cette sensation d’être la seule debout, à veiller sur le sommeil de tout le monde en leur préparant un roman avait quelque chose de grisant.

Je me souviens aussi de cette satisfaction que j’ai réussi à éprouver de nouveau depuis, mais plus rarement, lorsque je suis capable de m’y remettre et de la totale absorption que cela provoque : quand je suis devant mon ordinateur, quand je sais ce que je veux faire, et que je m’y suis résolue, que les personnages prennent vie sous mes doigts, échappent soudain à ma conscience et à mon contrôle, plus rien ne peut me distraire et ça peut durer des heures. J’en oublie les mails, le blog, le téléphone, le déjeuner et toutes ces distractions qui sont si promptes à jouer les sirènes.

Sauf que ces moments sont de plus en plus rares alors que, paradoxalement, ils me manquent.

J’ai beau le savoir, j’ai beau me raisonner, une fois chez moi le soir, le week-end : impossible. Il y a toujours quelque chose qui semble bien plus tentant que cette tâche qui semble pénible, astreignante, frustrante parce que jamais totalement satisfaisante.

Alors ce week-end, je me suis enfin décidée.

Le blackberry ne capte pas, la télé est morte depuis bien longtemps, Internet ne passe pas, je suis dehors, au vert, au soleil, je vois l’horizon et la cime des arbres se colorer doucement, le seul bruit qui m’accompagne est celui du vent et de quelques tracteurs au loin. J’ai relu mes notes hier pour avoir l’histoire et ce que je veux en faire en tête et mes doigts me démangent.

Vais-je retrouver mes sensations ?

Emma, Greg, Elias et les autres vont-ils de nouveau prendre vie, me faire revivre ce délicieux miracle de toutes ces voix qui se mettent soudain à parler clair et juste sans que j’ai à leur souffler le moindre mot ?

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Ceci était ma participation au jeu d'écriture N#4 de Madame Kevin


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