Cette injonction met Israël dans une position des plus inconfortable. Tout récemment, une note émanant du Département de la Défense démontrait que Washington n'avait pas de stratégie cohérente afin d'endiguer les desseins nucléaires de l'Iran. Ce qui faisait dire à un éditorialiste du Boston Globe, qu'il faudrait bien "s'habituer à l'idée d'un Iran nucléarisé". Une idée à laquelle peut difficilement se résoudre Israël. Or dans le même temps, les grandes puissances se penchent sur les capacités nucléaires israéliennes, avec dans leur sillage, l'AIEA, sans doute bien contente d'avoir l'appui de "tous" pour faire pression à son tour sur l'Etat hébreux : l'agence dirigée par le japonais Yukiya Amano va demander aux 151 pays membres de l'organisation de Vienne de donner leurs avis sur la question afin de conférer du poids à ses demandes (notamment la supervision de certains sites "sensibles").
"Nous maintenons notre soutien au principe d'un Proche-Orient dénucléarisé. Mais pour que cette option soit abordée de façon sérieuse, il faudrait qu'il y ait des relations de paix entre tous les pays de la région, sinon c'est un voeu pieux. Sans la paix, c'est une initiative qui n'a aucun sens" a déclaré un officiel israélien au quotidien Le Monde. Une manière à peine déguisée d'affirmer que son pays ne signera pas le TNP. Washington se trouve donc face à une équation à deux inconnues. Commencer à la résoudre passera nécessairement par ne pas laisser ces belles paroles sans lendemain, et se résoudre à prendre des mesures coercitives en cas d'un énième refus officiel de la part d'Israël.(photo : Templar1307)