Au hasard de recherches dans nos archives, j’ai découvert l’existence d’un très vieux livret écrit à la plume, intitulé « Romance... Fait par Moi AUGUSTE MISSOLZ ».
Ce recueil contient plusieurs textes, après une lecture minutieuse, je vous le retranscris tel quel, sans correction et sans modification, afin de respecter ces écrits et l’auteur: AUGUSTE MISSOLZ. Tonnelier. AUGUSTE est né en 1805 à Codolet, il est témoin au mariage de sa sœur ; Théodore Constance MISSOLZ qui épouse en 1834 Eugene SAUT mon grand aïeul.
Te souviens tu dit un vieux militaire
A l' heritier de ses lauriers
Te souviens tu que dans un temps prospere
j' eu quelque part aux exploits des guerriers
je te l' ai dit mais ta grande jeunesse
Fit qu ' un soupir pour toi m'a repondu
Mais maintenant pour charmer ma viellesse
Dis moi mon fils, dis moi t' en souviens tu ?
Le fils, je m en souviens repondit a son pere
Le fils heureux modele des vertus
Je me souvien qu' un jour d' un ton severe
Vous m' avez dit mon fils, j' ai combattu
Je me souviens que revetant vos armes
Je pris sur moi vos lauriers et mes biens
Que sous vos yeux ont coulées quelques larmes
Je m ' en souviens ah oui je m' en souviens !
Le père, te souviens tu de ces guerres de flandres
Ou les francais sous les yeux de son roi
En moins d' un mois ont forcé de se rendre
Cambrai, bouchain, landreci, charleroi
Te souviens tu que lille ouvrant ses portes
Abandonna notre ennemi battu,
Et que dans Gand on a vu nos cohortes.
Dis moi mon fils, dis moi t' en souviens tu ?
Le fils, je m' en souviens votre heureuse memoire
Me fit souvent connaitre vos succés
Trop jeune encore j' avais peine a vous croire
Quoi ! dites vous, donc des francais
Ce peut de mots fit que l' ame attendrie
D' un nom si doux j admirais les soutiens;
Que je jurai de servir ma patrie
Je m en souviens ah! oui je m' en souviens
Le père, te souviens tu qu entouré de noblesse
Ce Roi soldat se fit voir aux comtois
Qu' il essuya les pleurs de sa suissesse,
Qu aux piemontais il a dicté des lois;
Te souviens tu que des champs d' iberie
Ont retenti les chants de sa vertu
Et que son bras fut craint de l italie
Dis moi mon fils dis moi t' en souviens tu ?
Le fils, je me souviens du Roi dont la vaillance
A fait trembler ses nombreux ennemies,
Le Bien aimé, nom qu' il recu en france,
Prouvait l' amour de ses peuples soumis.
Il vous guidait, Ce guerrier intrepide,
Plus fortuné que les heros anciens.
De la victoire on le nommait guide.
Je m' en souviens, a houi je m' en souviens .
Le père, te souviens tu que l aveugle fortune
Fit aux francais repandre bien des pleurs
Que l etranger d' une joie importune
Osa braver ses generaux vainqueurs ?
Te souviens tu que malgres la victoire
A Fontenoy Cet ennemis vaincu
Fut obligé de chanter notre gloire,
Dis moi mon fils dis moi t' en souviens tu ?
Je m' en souviens, mais l' age enfin s' avance
Ou je dois etre appellé par la loi
Dans peu de jour bercé par l' esperance
J irai servir ma patrie & mon Roi.
Digne heritier des lauriers de mon pere
Peut etre un jour y joindrai les miens
En repetant a ce vieux militaire
Je m' en souviens ah ! oui je m' en souviens.
Le père, Te souviens tu ? mais ici je m' arrete
Car Fontenoy me mit hors de combat
Et soixante ans sont de plus sur ma tete
Mais cependant je suis encore soldat,
Je l' ai juré depuis ma tendre enfance
Mais en francais tu m' as toujours vu.
Cherir la gloire, honorer la vaillance
Dis moi mon fils, dis moi t' en souviens tu ?
La bataille de Fontenoy se déroula le 11 mai 1745
"- Messieurs des gardes françaises, tirez les premiers!
Justice rendue a la valeur francaise.
Air de léonie
Grands chansonniers complaisants perroquets
Chantez des morts les antiques succés
Je suis plus franc, moi, ne vous en deplaise,
Je rends justice a la valleur francaise
Tous vos illustres revenans
Tous vos bayard, tous vos Rolland
Dont je respecte la memoire
N ' eclipseront jamais la gloire
De nos heros encore vivants.
Vous etes doux vacillans chansonniers,
Lorsque chantans ces antiques guerriers,
Vous epuissez vos fragiles organes,
Pour eveiller leurs insensibles mânes.
Que ces Bayard, que ces rolland,
Dont je respecte la memoire,
N ' eclipseront jamais la gloire
De nos heros encore vivants.
Oubliez vous la valleur des francais
Qui combattaient pour obtenir la paix ?
Ces fiers guerriers peut on les meconnaitre?
Ils ont vaincu n' importe sous quel maître
Leurs exploits sont encore recents.
Ceux des Bayard, ceux des Rolland
Dont je respecte la memoire
N' eclipseront jamais la gloire de nos heros.
Vous enlevez au monarque Louis
Des coeurs brûlans, des soldats aguerris.
Quand chez les morts vous chercher des modéles.
Pour les offrir a ses troupes nouvelles,
Pour former des soldats vaillants
Il ne faut pas des revenants
Qui ne vivent que dans l histoire,
Mais pour les conduire a la gloire
Il leur faut des guerriers vivants.
Rendez justice aux francais genereux
Si quelque jours on avait besoin d' eux
Rien q' un seul nom d' honneur et de patrie,
Ils reprendraient leur recente energie
On verrait ces fiers conquerants
Rivaux des bayards et des Rolland
Mais plus connus de la victoire
Pour ressaisir vingt ans de gloire
Montrer qu' ils sont encore vivants.