Le président du Conseil italien défraie une nouvelle fois la chronique. Cette fois, point de blague misogyne à l'horizon mais un boycott du festival de Cannes. L'ambassadeur de la Dolce Vita refuser de siroter une coupe de champagne entourée de créatures de rêve ? Le problème, c'est la présentation sur la Croisette de « Draquila ». Ce film sur le séisme de l'Aquila semble mettre « Papounet » très mal à l'aise. Y'aurait-il un problème ?
Si Silvio Berlusconi n'apprécie guère le cinéma italien, il faut dire que celui-ci lui le lui rend bien. Après « Le Caïman » de Nanni Moretti, il y eut « Videocracy », un film à charge contre son emprie médiatique. C'est au tour de Sabina Guzzanti, une imitatrice spécialiste de la satire politique de faire trembler le gouvernement. Son film « Draquila- l'Italie qui tremble » dénonce la mainmise d'hommes proches du pouvoir sur les projets de reconstruction de la ville détruite par un séisme en 2009.
308 morts et 80.000 personnes privées de logement plus tard, Silvio Berlusconi préfère déserter Cannes, suscitant la colère de l'opinion publique. Le réalisateur italien Daniele Luchetti a critiqué cette décision : « Un pays libre doit montrer ce type de spectacles. Il faut être fier d'emmener à l'étranger une telle démonstration de liberté ». L'opposition, elle, dénonce une politique de l'autruche digne de la mafia et pas d'un pays libre. A bon entendeur...