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FlashForward : 10 explications possibles d’un ratage inattendu

Publié le 09 mai 2010 par Sfar @ToujoursUnCoup

FlashForward : 10 explications possibles d’un ratage inattendu

{Aucun élément essentiel de l’intrigue ne sera dévoilé  mais il peut y avoir quelques côtés spoilants}

A trois épisodes du dénouement de sa première saison, la série phare de la chaîne ABC pour 2009/2010 ne cesse de voir ses audiences s’effondrer. Nul besoin d’avoir un « flash forward » pour deviner que cette série ne sera très certainement pas renouvelée pour une seconde saison. Pourtant on tenait là un synopsis en béton, de quoi prendre le relais pour quelques années d’un Lost qui s’achève ces prochaines semaines. Pas seulement parce que les concepteurs sont en partie les mêmes que ceux de Lost mais surtout parce que l’idée de base était des plus excitantes : « Un blackout total de 2 minutes et 17 secondes provoque le chaos à travers le monde. Pendant cette courte durée, chaque personne est confrontée à une vision du futur qui va changer sa vie à jamais… ». Moi-même, je le confesse, je dévore avec toujours autant de plaisir chaque nouvel épisode. C’est donc un peu étonnée et même carrément déçue que je vais tenter de comprendre  en dix points ce qui a pu rebuter l’accueil du public américain.

1 – Intrigue en béton mais scénario léger

Il ne suffit pas toujours d’une excellente idée de départ encore faut-il que le scénario qui suive soit lui aussi bétonné : qu’il tienne le spectateur en haleine, le surprenne, le choque, ne lui laisse aucun moment de répit. FlashForward semble avoir surtout misé sur l’idée de départ au détriment des intrigues annexes ou du déroulement de l’intrigue principale.

2 – Trop d’à-coups dans l’avancée

L’intérêt des épisodes manque parfois de régularité. On peut avoir subitement de grandes avancées de l’intrigue sur un demi-épisode ou au contraire le sentiment que rien de nouveau ne se passe sur 2, 3 épisodes.

3 – Des éléments d’intrigues perdus dans le néant

Un peu à la manière de Perdu de Vue, on se surprend parfois à se demander ce qu’ont bien pu devenir quelques personnages qui semblaient fort passionnants (une angoisse nous saisit : réapparaîtront-ils un jour?). D’ailleurs lorsque certains se rappellent à notre bon souvenir, 8 épisodes plus tard par exemple, là c’est Alzheimer qui fait des siennes : « Mais qui c’est déjà celui-ci? ».

4 – Ce n’est pas assez tordu

Il faut garder à l’esprit que le spectateur de série télé aime se faire mal aux méninges. Alors on a beau râler que sur la fin  X Files partait en cacahouètes ou qu’il faut s’accrocher pour Lost et que sa compréhension fine nécessite de se plonger des heures dans toutes sortes de wiki, on se plaint mais on aime ça! Le manque de complexité fait perdre une partie de l’intérêt.

5 – La mollesse de l’interprétation

C’est à se demander si la plupart des acteurs n’ont pas ingéré des tubes de Lexomil avant chaque scène tant on les trouve plus mou du genou les uns que les autres. A commencer par le héros Mark Benford qui, dans ses scènes les plus intenses, ne parviendrait même pas à effrayer un public de grande section de maternelle. Il fait bien pâle figure à côté d’un Jack Bauer. Son épouse Olivia est bien sympathique mais semble n’avoir dans sa gamme d’interprétation qu’une expression unique. A défaut d’être un jour Prix Nobel de Physiques, le scientifique Lloyd Simcoe pourrait espérer remporter  le grand prix du personnage le plus insignifiant de série télé. Ses apparitions s’apparentent plus à de la figuration et ne marquent pas les esprits.

6 – Dominic Monaghan sous employé

Acteur fétiche de Lost, il avait ici un merveilleux rôle à contre emploi dans le personnage de Simon Campos. Il apparaît en début de saison dans des scènes savoureuses où pour le coup l’interprétation est efficace et hop on l’aperçoit ensuite furtivement au fil de quelques épisodes pour ne revenir véritablement qu’en toute fin de saison.

7 – Ceux qui n’auraient pas dû mourir si tôt

Quelques personnages inquiétants dont je vais taire le nom disparaissent de façon trop prématurée. Il aurait pu être intéressant d’en profiter plus longtemps pour pouvoir avoir le loisir de creuser leur personnalité.

8 – Ça manque d’humour

La série n’est pas une comédie certes mais un peu d’humour dans les répliques ou la présence d’un personnage atypique (façon Professeur Bishopp dans Fringe) aurait permis d’apporter la petite touche qui fait qu’on aime aussi la série pour autre chose que son intrigue.

9 – Ça manque de sexe

Reproche étonnant et pourtant… Même sans aller dans des excès à la Spartacus Blood and Sand, les relations sentimentales qui se nouent ou semblent se nouer (on doute qu’il se passe grand chose vraiment) s’approchent plus du flirt adolescent que de véritables liaisons amoureuses.  A part quelques simili d’embrassades et des bisous sur le front, y a pas de quoi exciter les foules. Cela en devient même déroutant au niveau de l’intrigue de base.

10 – La faute à ABC?

Parce que toutes ces raisons restent quand même des détails qui pourraient  être améliorés au fil d’une prochaine saison,  FlashForward reste une très bonne série. Le spectateur peut l’apprécier et être tenu en haleine sur toute la première saison. Alors pourquoi de telles chutes d’audience? L’unique et véritable raison de ce ratage pourrait être tout simplement une grosse erreur de programmation de la part d’ABC voire un manque de chance de se retrouver en concurrence face à un nouveau poids lourd du public adolescent et jeunes adultes : les redoutables Vampire Diaries qui eux ne cessent de voir leurs audiences monter.

La première saison de FlashForward s’achèvera le 27 mai 2010 sur la chaîne ABC.


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