Depuis plusieurs années, Google numérise des quantités énormes d'ouvrages, souvent sans souci des droits d'auteurs (on parle de douze millions de livres). On se souvient notamment de ses démêlées avec l'éditeur français La Martinière qui avait peu apprécié la mise en ligne de livres sans son consentement. Le procès qui s'en est suivi interdit à Google de diffuser gratuitement des livres français sur le site Google Livres. Aux Etats-Unis, l'entreprise s'est également heurtée à la réaction d'éditeurs, avant de trouver un accord financier.
En octobre dernier, Google avait annoncé un projet différent : la vente de livres en ligne. Lors d'une conférence des éditeurs à New York, l'un des responsables de la société, Chris Palma, a confirmé cette intention et fournit de nombreuses précisions, rapportées par le Wall Street Journal. « En juin ou en juillet » sera lancé un nouveau service, Google Editions. La concurrence est donc frontale avec les vendeurs de livres électroniques, comme Amazon, Apple et Sony.
Librairie mondiale en cours de construction
La méthode choisie est cependant différente. Jusqu'ici, l'unique principe retenu était celui du téléchargement à l'aide d'un matériel ou d'un logiciel dédiés. Sony impose son Reader et Apple son iPad. Amazon, qui propose le Kindle, a élargi son offre après l'annonce de l'appareil d'Apple, en diffusant son logiciel de téléchargement de livres électroniques pour les PC sous Windows, les Mac, l'iPhone, le Blackberry et même pour l'iPad.
Google va plus loin en évitant le téléchargement : les ouvrages sont consultables en ligne grâce à n'importe quel navigateur. Tout ordinateur ou smartphone pourra donc devenir un e-book. Le confort de lecture, en revanche, ne sera pas le même.
Le projet prévoit la rémunération de l'éditeur. Google doit désormais conclure une série d'accords avec eux. On ne sait pas, pour l'instant, combien de références seront proposées ni dans quels pays Google Editions sera disponible.