Il y a quand même quelques semaines que je l'ai lu, le nouveau MODIANO, et beaucoup, sinon tout, ayant été dit dans la presse, j'éprouve de la difficulté à ajouter mon grain de sable, « car la mer efface sur le sable...»; d'autant plus que ce roman, comme la plupart des œuvres de MODIANO, me touchent au plus près : là où le sentiment glisse vers la rêverie, vers un monde où une madeleine qui se défait dans le thé où on la trempe, un nom de famille, une fracture de la mémoire font naître un univers qui ne connaît pas l'inquiétude de vivre.
« Il lui semblait atteindre un carrefour de sa vie, ou plutôt une lisière d'où il pourrait s'élancer vers l'avenir. Pour la première fois, il avait dans la tête le mot : avenir, et un autre mot : l'horizon. Ces soirs-là, les rues désertes et silencieuses du quartier étaient des lignes de fuite, qui débouchaient toutes sur l'avenir et l'HORIZON. »