ne font pas bon ménage. C'est en résumé ce qu'indique Antandrus dans sa 33e réflexion. Et, coïncidence ou non, mon commentaire tombe très bien après les petits évènements de vendredi. Enfin, pas celui-ci, mais plutôt ceux-ci.
Que nous dis-donc exactement Antandrus ?
When someone's first edit is reverted, and they are sufficiently angered by this that they leave several paragraphs of invective on the reverter's talk page, it is highly unlikely that that person is suited to become a Wikipedia editor. Hard as it is, we need to leave our egos at the door, or as much of those egos as it is possible to unload. Not only can anyone edit, but anyone does edit, and reversions of good-faith edits are all part of a day's action here.
Traduction à suivre.
Lorsque la première modification de quelqu'un est révoquée, et qu'il en est assez énervé pour rédiger plusieurs paragraphes d'invectives sur la page de discussion du révocateur, il est peut probable que cette personne puisse devenir un rédacteur de Wikipédia. Aussi dur soit-il, nous devons laissez nos égos à la porte, ou, du moins, autant de ces égos qu'il est possible de le faire. Non seulement tout le monde peut éditer, mais les révocations d'éditions de bonne foi sont partie intégrante du quotidien.
Comme souvent, je suis globalement en accord avec ce que constate (et propose Antandrus). L'une des difficultés de l'édification de projets collaboratifs est la mise de côté des fiertés et préjugés personnels. Et cela va bien au-delà de la simple révocation (quoique si l'on considère certaines choses ...1). Il convient (ô réification, quand tu nous tiens) de devenir un outil au service non pas d'une communauté (pas dans le cadre des projets Wikimedia, en tout cas), mais au service des règles qui ont été établies pour son bon fonctionnement. Ce qui veut dire entre autres choses :
- Avoir la modestie de comprendre que la construction d'une encyclopédie n'est pas à la portée de tout le monde, dans le cas de Wikipédia. Et ce, quel que soit le niveau d'intervention. C'est comme l'athlétisme. Tout le monde ne peut pas courir le 100 m en 10s. Ou même en 12s.
- Avoir la modestie de comprendre qu'il existe des sujets sur lesquels on est incompétent. Beaucoup plus d'ailleurs que des sujets sur lesquels on est compétent. D'où l'interdiction du "travail inédit" et l'importance des sources. Qu'il faut aussi savoir interpréter et qualifier.
- Avoir la modestie de comprendre que l'on peut se tromper.
- Ne pas confondre communauté et réalisation du projet. Avoir l'intelligence de ne pas confondre communauté et sa petite personne (ou groupe de personne).
- Avoir l'intelligence de comprendre ce qu'est la neutralité de point de vue et de ne pas la battre en brèche à coup d'arguties spécieuses.
- Etc.
Et là, vient poindre le spectre du statut d'exception forgé sur mesure pour le "fondateur", Jimmy Wales. Celui à l'origine des projets Wikimedia, dont Coyau et Esby (pour les francophones) ont parlé sur leurs blogs respectifs2 pour ses actions de vendredi qui ont eu l'heur de déplaire à une bonne partie de la communauté wikimédienne. Je n'en parlerai pas ici. Par contre, je me contenterai de remarquer qu'entre un statut d'exception et un statut exceptionnel (bureaucrate, arbitre) ou pas si courant que ça (administrateur), il n'y a au final pas grand chose. Et le faux-pas est vite venu (les exemples sont très nombreux3). Ce qui ne veut pas dire que la communauté sans pouvoirs est en odeur de sainteté.
Je pourrais aller un peu plus loin, mais on est loin de l'ajout révoqué. Arrêtons là. Et puis, c'est un sujet un peu trop grave et long pour ce dimanche ensoleillé.
Notes et références
1. Et là, je rejoins tout à fait l'avis émis par Chaps the idol, même si je n'ai pas commis de billet sur le moment. Passons.
2. Les liens sont plus haut. Il n'y a qu'à chercher.
3. Et les conséquences sont très différentes. Hélas.