Un article vu sur Le Post.fr, sur la page perso de Véronika.
C'est d'autant plus interessant que nous avions déjà traité ce thème du marché il y a quelques mois. C'est donc avec plaisir que nous relayons cet article de qualité, au moins cela pour permettra de lire le point de vue d'une autre auteure noiséenne. Voici son article :
Comme les anciens, j’ai toujours pensé que le marché symbolisait le poumon social d’une ville ou d’un village. Aussi, en découvrant cette ville nouvelle pour moi, j’ai voulu humer et m’imprégner de l’ambiance si particulière de ces endroits peuplés de cris, d’odeurs, de vies, de rumeurs. J’y suis allée plusieurs fois, flânant entre les étals multicolores, écoutant les incitations des marchands, toujours plus imaginatifs les uns que les autres pour attirer le chaland. J’ai observé les habitants, sacs à provision remplis, se pressant pour faire la bonne affaire ou bien résignés venant acheter de quoi nourrir la petite famille.
Le marché de Noisy-le-Sec se situe au cœur de la ville sur une place qui pourrait être attrayante si il n’y avait tout ce béton et encore ce béton… mais là, c’est comme pour mon précédent post, j’ai l’impression que l’environnement est une chose qui ne préoccupe guère les élus : cela, j’y reviendrai plus tard.
Ce qui est bien dans les marchés du 93 (j’aime bien celui de Bobigny), c’est ce côté vivant, totalement intemporel, coloré, n’en déplaisent à certains élus (n’est-ce pas Monsieur Valls qui réclamez du white et encore du white ?). Ici, les gens déambulent sans soucis du qu’en dira-t’on. Il y a des mères de famille avec des poussettes, des hommes en costard cravates (j’en ai vus !), des autres discutant au milieu d’une allée, des personnes âgées faisant leur petite promenade sociale, histoire de rencontrer du monde, de ne plus être seul, des dames portant tranquillement voile, hijab, jilbab ou niqab sans déranger qui que ce soit.
La couleur est là, partout, chez les gens croisés, sur les étals à profusion de fruits, de tissus, de bibelots hétéroclites. Vous cherchez un « truc », un « bazar », un « machin » introuvable ailleurs. Là, sur le marché, en regardant bien, en fouillant, en négociant âprement le prix auprès du commerçant joueur, vous trouverez.
Et puis ce bruit… cette rumeur… je suis étourdie.
Je me recule un peu. J’attends la fin de ce grand bazar. Je me dirige vers la rue toute proche. Ma voiture est coincée par une camionnette. Plus loin, un camion est garé en double file. Impatients, des automobilistes y vont de leurs réprimandes bruyantes. Je m’installe sur le côté et j’observe amusée. J’ai le temps. Je peux le faire. Les automobilistes continuent de vociférer tandis que tranquillement les marchands remballent leurs produits. Sur la place, des personnes plus grises, plus humbles, têtes baissées, négocient les produits de fins de marché. C’est la crise. Pas de sous pour payer plein-pot, alors, ils attendent la fin pour avoir plus à pas cher. Les marchands ont l’air de les connaître ces clients de fin de journée. Qu’importe si les tomates sont moins belles, si les bananes pourriront au bout de 2 jours, ces clients là ne font pas les difficiles. Ils prennent ce qu’ils peuvent avec leurs maigres euros.
Tandis que les marchands continuent de remballer, des ombres avancent discrètement et viennent récupérer d’autres produits près des poubelles. Ils avancent par vague sans voir que je les observe. J’ai froid. Froid de voir et de toucher ce que les élus semblent toujours ignorer, où qu’ils soient.
Et puis vers la rue, le chaos continue. Le bruit, le tumulte, les voitures protestant, les clac-clacs des portes des camions. J’en profite pour discuter avec des riverains. Oh mais c’est toujours comme ça, mademoiselle, 3 fois par semaine ! ça commence à 5 h du matin quand ils arrivent et ça se termine vers 14h quand le dernier camion est parti. Et puis après, c’est pas fini ! Il y a le nettoyage de la place. Effectivement, ici, pas d’économie d’eau. Le nettoyage se fait en vrac, à grandes eaux. La petite « compagnie municipale de nettoyage » a le geste résigné. On se fiche bien des économies d’eau que réclame le monde. On balance, on arrose. Les papiers, les fruits pourris que n’ont pas embarqués les dernières ombres dégringolent dans les caniveaux. Des petites rivières se créent petit à petit, tandis que dans la rue, les riverains soupirent : les voitures pourront bientôt de nouveau circuler. La vie plus tranquille reprendra ses droits. L’eau coule et la circulation se rétablit.
Et c’est ainsi 3 fois par semaine. La veille, l’après-midi, c’est le montage à grand renfort de marteaux, de bruits. Le matin, les marchands arrivent vers 5h. Les portes claquent. Ils s’interpellent sans se soucier du sommeil des riverains. Il y a des clac-clac, des tchic-tchic, des clang, des pan, des pafs. La musique n’est pas forcément du meilleur goût et en écoutant divers témoignages, je me dis que le bien-être des habitants de ce quartier est un réellement mis à mal.
Pourtant, nostalgique, je ferme les yeux et je me dis qu’il pourrait être joli et bien doux ce petit marché au cœur de la ville. Mais pourquoi n’est-il pas mieux organisé ? telle est la question.
Pour avoir des impressions plus locales sur le problème du marché, voici un article de JENB productions qui m'a intéressée :
http://www.lepost.fr/article/2009/03/11/1453332_le-marche-de-noisy-le-sec-est-un-scandale-environnemental-et-economique.html
Posté par JENB PRODUCTIONS à 10:00 - CONSOMMATION / POUVOIR D'ACHAT / COMMERCE - Commentaires [3] - Rétroliens [0] - Permalien [#]Tags : 93, commerce, environnement, lepost.fr, marché, noisy-le-sec, nuisances sonores, politique municipale, écologie, économie
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