Pauvre Guy, le Stade se qualifie...

Décidément, les joueurs du Stade Toulousains ne respectent rien. Et surtout leur entraîneur. Alors que celui-ci n'arrête pas de se plaindre du calendrier infernal, des doublons, de la fatigue de ses joueurs, ces derniers ont le toupet de se qualifier comme qui rigole pour les demi-finales du Top14. Une semaine après leur victoire face au Leinster qui leur a ouvert les portes de la finale de H Cup.

Ce Stade, qu'on sent pourtant en deça de ses capacités, qu'on dit amoindri par les blessures, a écarté de la course au Brennus un adversaire pourtant difficile. Le Castres Olympique, au terme d'une maginifique saison, se présentait au Stadium avec une bonnne dose de confiance en soi. D'autant qu'il y a deux semaines, face à ce même Stade Toulousain, il avait donné la sérieuse impression de pouvoir s'offrir le scalp de son puissant voisin.

Seulement voilà, le club Haut-et-garonnais a l'habitude de gérer les grands rendez-vous. Il sait se mobiliser lorsque l'enjeu est là. Et n'en déplaise à l'irascible Guy Novès, le banc des rouge-et-noir est suffisamment profond pour permettre d'aligner, d'une semaine sur l'autre, deux équipes aussi compétitives que différentes. Ce qui, au passage, permet à un Louis Picamoles de compter autant de matches cette saison qu'un Springbok, dont une quasi-vingtaine comme titulaire...

Bref, hier au Stadium de Toulouse, l'armada était invincible. Et si le Castres Olympique est loin d'avoir démérité, il a eu à affronter une machine de guerre, une mécanique de précision à la froide efficacité. A se faire des passes sans avancer face à une défense hermétique, le CO a fini par prendre des contres. Et ceux-ci ont été menés avec une certaine maestria, estampillés "jeu de main, jeu de Toulousains".

Le retour de Jean-Baptiste Elissalde fait incontestablement du bien à cette équipe. Et on sent la volonté des joueurs moins utilisés (Yann David, Yohann Montès...) de se mettre au diapason de leurs coéquipiers.

Malgré les efforts d'Alexandre Albouy, le Castrais le plus en vue hier, les hommes de Laurent Travers et Laurent Labit ne sont jamais parvenus à inquiéter leurs adversaires du jours. Mené de 14 points après un quart d'heure de jeu, le CO n'est jamais parvenu à inverser la tendance, en dépit d'une bonne prestation en touche et en mêlée. On a cru, l'espace de quelques minutes en seconde période, qu'il serait en mesure de refaire son retard. Mais le Stade en a remis une couche et a fini en trombe. Le score est sans appel (35-12).

La semaine prochaine, les Toulousains seront opposés au tenant du titre, l'USAP. Ce devrait être un gros combat. Et même si Guy Novès continue de tenir un discours provocateur ("l'USAP, on s'en fiche") et de crier haut et fort que seule la H Cup l'intéresse, on n'est pas certain que ses joueurs ne chercheront pas à lui donner tort.

Pauvre Guy, il n'est pas aidé...