Je voulais parler de Sophie

J'aurais pu mettre une photo d'elle. Elle est jolie, c'est clair, c'est vrai, c'est acquis (elle est à qui ?), je ne le ferai pas. Sophie est une météorite. Elle est passée, elle a brillé, pour moi en tout cas, mais elle est passée très loin de la terre, très loin. Très loin de ce qu'elle attendait, très loin de ce qui la faisait vibrer. Elle a oublié la vibration pour l'encéphalogramme plat. Elle a préféré le calme à la tempête, la vague au tsunami, l'idée à la muse. Sophie ? Vous ne la connaissez pas, vous la connaissez pourtant très bien. Cette idée que chacun se fait de ce qu'il voudrait être par rapport à ce qu'il est, le surimi au crabe, l'oeuf de lompe au caviar, le paté au foie gras comme elle s'est plue à dire un jour, l'acte obligatoire au sexe pur.
Sophie, a voulu être un mirage. Elle a réussi à l'être. Sophie a écrit de jolies choses, mais le tramway est indiscret, les lectures par dessus l'épaule sont possibles, alors Sophie n'a pas achevé son périple, son besoin d'écriture qu'elle avait envie d'assouvir et qui pouvait être reçu pour la première fois de sa vie par des gens qui l'attendaient, bienveillants qu'ils étaient. Alors Sophie continuera de lire ce que d'autres ont écrit, car elle n'écrira plus.
Adieu Sophie, je vous aimais.
Publié par les diablotins