Tourisme à Tahiti

Publié le 09 mai 2010 par Argoul

Vouliez-vous acheter un kayak ? un jet-ski ? un va’a (pirogue locale) ? des ustensiles pour la pêche au gros ? un poti marara (petit bateau de pêche du coin)? des bottes ? Des couleurs flashantes ?

- Au salon du nautisme, il y avait de quoi satisfaire  tous les désirs, les banques présentes pouvaient même vous faire des crédits sur place. Suivez le guide, faites votre choix et passez à la caisse. Aita pe’ape’a (pas de problèmes).

Un conseil, ne confondez pas pe’ape’a et paepae d’Hiro.

Les scolaires étaient invités à concourir sur le thème « une ordure, une œuvre d’art » (c’est vrai que ça sonne à peu près pareil dans la langue française quand on parle vite). Sans rire, il s’agissait de créer en recycler des déchets. Quelques écoles ont participé à ce concours, les créations sont exposées dans les Jardins de Paofai. Beaucoup d’idées. Voici quelques-unes des créations de nos artistes en herbe et aussi celles des adultes !

« Au pays des merveilles » : le titre du billet de Muriel dans les ‘Nouvelles de Tahiti’ du 24 mars faisait suite à la déclaration du ministre du Tourisme Steeve L. Il est éloquent. Dans sa stratégie touristique le ministre évoque le chiffre d’1 million de touristes en Polynésie… dans 30 ans - alors que les professionnels prévoient une chute de 10 à 15% de la fréquentation au fenua sur les quatre prochains mois de l’année. « Steeve au pays des merveilles », analyse donc la journaliste en référence au film d’Alice qui sort un peu partout. Et de conclure « Bienvenue dans la troisième dimension ! Si au moins ça pouvait cartonner autant que le « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton, on le tiendrait déjà, notre million d’entrées. Mais ça, c’est au cinéma… ».

Henri Hiro est une figure emblématique de la Polynésie dont on honore cette année la mémoire et l’œuvre vingt ans après sa disparition le 10 mars 1990 à Huahine. Né le 1er janvier 1944 à Moorea, études de théologie à la faculté de Montpellier, il quitte l’église pour s’impliquer dans la vie culturelle. « Je ne peux pas servir l’église si l’église ne sert pas la société ». Il fut réalisateur et acteur de cinéma, metteur en scène et comédien de théâtre, traducteur de pièces de théâtre en reo ma’ohi, poète.

Le paepae Henri Hiro de la Maison de la Culture, construit en 1987, vient d’être rénové une  troisième fois  pour  cette occasion. Un paepae est une plate-forme en pierres. Les anciens Polynésiens les construisaient comme parvis des marae, pour servir de soubassement aux maisons et pour le tir à l’arc ; ils servaient aussi lieu de réunion et de rassemblement.

 

Le paepae d’Hiro s’affaissait, alors on l’a reconstruit. Au sein de Te Fare Tauhiti Nui (la Maison de la Culture), c’est un lieu agréable, ombragé par de grands arbres et protégé du boulevard Pomare, ce qui est rare en ville. La reconstruction devait respecter des règles précises. Le Service de la Culture et du Patrimoine a apporté son aide technique et scientifique.

 

Les pierres présentent une bosse en façade, d’un type appelé « appareillage à bossage ». Il a fallu sélectionner plusieurs centaines de pierres une à une afin qu’elles aient le même gabarit. Les pierres avaient  été ramassées à l’embouchure de la Punaaru. Un petit maere et ses pierres dressées ont été ajoutés au paepae sur l’un des côtés, ce qui donne à ce lieu une dimension culturelle indéniable.

Sabine