Scott Hahn, De la foi de Luther à la foi de Pierre 1

Publié le 09 mai 2010 par Walterman


Nous avions donc décidé de revenir à Grove City, la ville universitaire où nous nous étions rencontrés. Nous voulions établir notre famille dans cette jolie petite ville où nous connaissions beaucoup de gens et où j'espérais trouver un emploi qui me laisserait mes soirées libres pour étudier les questions difficiles qui me perturbaient.

J'acceptai un poste d'assistant du président de l'université. C'était le travail idéal. Je travaillais de neuf heures à dix-sept heures dans l'administration et donnait des cours à temps partiel, au département de théologie, à raison d'une classe chaque semestre. J'avais ainsi mes soirées libres pour étudier. Un de mes anciens professeurs me demanda pourquoi je revenais dans la région. Il avait entendu dire que j'avais été pasteur d'une église en pleine expansion en Virginie et que j'avais enseigné au séminaire de l'endroit. Il était déconcerté par notre déménagement. Je laissai entendre que le rythme de vie dans les environs de Columbia était trop rapide. Nous voulions élever une famille dans la tranquillité... Je ne pouvais pas lui donner les véritables raisons, parce que je n'en étais pas certain moi-même.

Peu après notre déménagement, à l'occasion d'une visite à mes beaux-parents à Cincinnati, je découvris un marchand de livres d'occasion qui avait acheté la bibliothèque complète d'un prêtre décédé, spécialiste bien connu de l'Ecriture Sainte. Pendant les deux années qui suivirent, je récupérais une trentaine de caisses de ses livres de théologie. Je commençais à dévorer ses livres avidement, le soir, pendant cinq ,six, parfois même sept heures de suite. Je parvins à lire ainsi au moins deux cents livres. Je découvrais pour la première fois le catholicisme à la source pour ainsi dire.

Parfois, le soir, je jouais avec Kimberley à un jeu que j'appelais "Cherchez le théologien". Une fois,  j'ai lu un passage Vatican II et lui demandai : « Qui est l'auteur ? »

Elle me dit : « Ca ressemble à l'un de tes sermons de Virginie. Tu ne sais pas à quel point cela me manque de ne pas entendre prêcher ! »

-       Ce n'était pas moi. C'était Vatican II. Incroyable, n'est-ce pas ?

-       « Je ne veux pas le savoir ! »ut sa seule réponse.

Je continuais à lire toutes sortes de livres portant sur la théologie catholique. Un soir, en allant vers mon bureau, je m'arrêtai à la salle à manger et dis : « Kimberley, il faut que je sois franc. Je lis beaucoup de livres catholiques ces temps-ci, et je pense que Dieu pourrait bien m’appeler un jour à entrer dans cette Eglise. »

Kimberley répliqua aussitôt : « Ne pourrions-nous pas plutôt devenir épiscopaliens ? » Apparemment, il y avait quelque chose qu'elle redoutait encore plus que de devenir épiscopalienne, tout sauf devenir catholique.