Samedi dernier, nous avons organisé une soirée de flops mémorables en écoutant les films Bratz et I Know Who Killed Me (dont ma critique sera publiée bientôt). Nous avons débuté avec le visionnement du film Bratz, cette adaptation cinématographique exécrable des poupées prostiputes aux visages obèses de pipeuse. Déjà en partant, j’ai un profond dédain envers ces jouets diaboliques. Acheter l’une de ces poupées-là à une fillette peut simplement dérégler sa perception de la beauté et l’entraîner dans le gouffre incessant de l’hyper-sexualisation. Le weekend dernier, j’ai entendu deux guédailles de douze ans fantasmer sur les abdominaux d’un garçon de leur âge dans leur classe. Comme dirait Élodie dans Loft Story, j’étais outré, outré, outré. Bratz : Le Film raconte les péripéties de quatre amies, Yasmin, Jade, Sasha et Chloe, qui, au début, étaient des meilleures amies pour la vie. Yasmin est une pseudo-grecque/minorité visible rousse qu’on n’a pas su trouver, très gênée qui se passionne pour le chant, Jade est une asiatique qui adore les sciences et cache sa passion pour la mode à ses parents, Chloe est la paumée du groupe qui est très sportive et Sascha est une jeune afro-américaine meneuse de claques qui vit pour la danse. Dès les premières minutes du film, nous les voyons se préparer pour leur première journée de classe. Elle ouvre leur garde-robe, dévoilant ainsi leurs vêtements de salopes, c’est-à-dire leurs mini-jupes, leurs chapeaux de cowgirl ainsi que leurs talons aiguilles. Sacha a même un garde-robe caché derrière son garde-robe parce que ses parents ne savent pas qu’elle aime porter des vêtements digne d’une escorte de St-Léonard lorsqu’elle va à l’école. Elle discutent via webcam et sont toutes excitées de leur première journée d’école. Elles se promettent de se soutenir entre elles et ne pas se faire absorber par les cliques de leur nouvelle école.
Elles arrivent main dans la main à leur école. Elles y rencontrent Meredith Baxter Dimly, la présidente qui croit être la fille la plus populaire de l’école. Celle-ci est outrée, outrée, outrée, qu’elle ne veut pas s’intégrer à l’une des nombreuses cliques de l’école. Bref, les premières scènes du film sont carrément volées sans prétention au film culte Mean Girls, avec Rachel McAdams et Lindsay Lohan. Elles décident se s’asseoir ensemble, choquant toute la population étudiante, puisqu’ils n’ont clairement rien d’autre à faire de plus intéressant. Voilà que coup de théâtre, chacune d’entre elles, sauf Yasmin la grosse loser rousse, se font convoitées par différentes cliques. Chloe se joint à l’équipe de soccer, Sacha se joint à l’équipe des meneuses de claques et Jade se joint au club des sciences. Yasmin ne se trouve pas d’amis parce qu’elle est rousse et porte une jupe bohémienne inspirée d’Esmeralda dans Le Bossu de Notre-Dame. Après l’école, Yasmin va chez Sacha. Elle ouvre la porte dans son uniforme de meneuse de claques et est entourée de ses nouvelles guédailles. Elle lui dit qu’elle est trop occupée pour aller magasiner. C’est l’élément déclencheur d’une longue et douloureuse chicane amicale.
Quelques secondes plus tard, c’est inscrit « Deux ans plus tard » et on remarque qu’elles ne s’adressent même plus la parole. On voit Yasmin déambuler les corridors seule, parce que oui, pendant deux ans, personne n’a voulu d’elle ça bien d’l’air. Elle y accroche un jeune garçon très mignon qui tombe à terre. Elle lui parle et il la regarde croche. Elle fait une crise d’attention et il lui dit qu’il est sourd. Il lui crache presqu’au visage et part en courant.
Ensuite, Yasmin va dans la salle de bains et y rencontre Jade ou Sacha, peu importe. Elle lui dit qu’elle adore son rouge à lèvres et commencent à rire comme deux filles qui n’ont vraiment rien à dire. Elles se séparent parce qu’elles n’ont pas le droit de s’adresser la parole en public, voyons donc.
Pendant ce temps, Meredith Baxter Dimly, qui est la fille du directeur de l’école, interprété par Jon Voight (Oui, vous avez bien lu, c’est le père d’Angelina Jolie qui a autrefois gagné un Oscar. Il est vraiment rendu bas.) est jalouse que son ami, Cameron, a le béguin pour Chloe. Elle décide d’envoyer son chien de garde, c’est-à-dire un p’tit chien fifi adepte de manicure, tirer les cordes du pantalon de Chloe qui parle avec Cameron dans l’escalier avec leur cabaret. Qui porte encore des jeans avec des cordes multicolores? Ewww. Chloe trébuche et son plat de spaghetti revole dans la face de Sascha ou Jade, on s’en torche. Bref, un « food fight » s’en suit. Les quatre ex-amies brisent la statue de la face de Jon Voight et doivent aller en détention. En détention, elles réunissent leur amitié, comme vous l’avez probablement vu dans la bande-annonce, et décident de combattre Meredith Baxter dans une lutte sauvage de danse au show de fin d’année. Elles choquent encore toute la populace en s’assoyant ensemble le lendemain au dîner. Leurs cliques respectives leur font des menaces niaiseuses du genre « Si tu ne t’assis pas avec nous pour dîner et bien tu ne peux plus être meneuse de claques ». Comme si la place où tu assois ton cul sur un banc est l’élément déterminant de ta participation à un club quelconque.
Meredith est évidemment frustrée de cette nouvelle amitié et décide de reconquérir le cœur des étudiants en organisation, à nouveau, sa propre fête de seize ans chez elle. Déterminée à redevenir la fille la plus populaire de l’école, elle invite tout le monde sauf les quatre conasses. Ce qui est le plus drôle, c’est que ces quatre filles sont supposément des icônes de la mode, dans leur tête, et elle s’habillent comme des employées du magasin Limité.
Bon, accélérons les choses. Yasmin, Chloe (qui a une king repousse à la Shakira dans le temps de Whenever, Wherever, Sacha et Jade sont engagés, à l’insu de Meredith, comme serveuses de gâteau à sa grande fiesta. Leur style excitant et flamboyant, toujours dans leur tête, accroche toute la populace étudiante qui est toute émoustillée à la vue d’un simple gâteau. Pendant ce temps, Meredith chante une chanson incompréhensible du genre « Je suis fabuleuse, Aimez-moi SVP ». Oui, les chansons sont également doublées en français par la détestable Audrey de Montigny, qui chante aussi bien que Jérémy Gabriel dans sa douche, ainsi qu’Emily Bégin.
Après cette fiesta qui s’est avéré être un flop pour Meredith, les quatre amies préparent leur spectacle de fin d’année dans lequel elles feront face à Meredith, la superstar, dans sa tête évidemment. Yasmin est vraiment gênée et suite aux menaces de Meredith suite à un vidéo compromettant d’elle en train de chanter avec un masque facial avec sa grosse mère grecque (une has-been de My Big Fat Greek Wedding), elle annonce qu’elle abandonne. Le jeune garçon sourd refait surface et tente de la convaincre qu’elle a vraiment du talent. Il joue du piano secrètement et fait le DJ. Hum, il est sourd, non? Bref, un professeur lui explique qu’il n’a qu’à toucher les speakers pour sentir le son de la musique. Il est vraiment excité, tellement qu’il va dire à Yasmin qu’il est capable de « sentir sa voix ». Une chance, parce qu’elle chante vraiment mal. C’est mieux ainsi pour ses propres oreilles vierges. C’est supposément touchant, mais non, ce ne l’est pas.
Scène finale. C’est le grand spectacle de fin d’année. Meredith chante une chanson si horrible que s’en est drôle. Elle chante qu’elle est « la meilleure » et que « les nouvelles tendances de la mode, c’est in ». Wow, les paroles sont vraiment pensées. Coup de théâtre : Les Bratz annoncent qu’elles feront partie du spectacle de fin d’année malgré leur dernier abandon. Elles chantent une chanson si vomissante qu’elle reste imprégné dans notre tête pendant deux jours. « Bratitude, Attitude. Bratitude, Attitude. » Bref, c’est nul à chier. Elles gagnent une bourse. Tout le monde est heureux. C’est terminé.
Alex