[ Critique DVD] Les parents terribles

Par Gicquel

«  Les parents terribles » de Jean Cocteau (

Sortie le 05 mai 2010

Jean Cocteau, Jean Marais. Un couple, un duo, une légende. Une histoire de l’art à eux tout seuls, gravée dans le marbre,indestructible.Une matière si peu friable que l’écorner paraît vain. Alors ce coup de canif que je porte risque de briser la lame, mais pas , surtout pas le mythe , inaccessible.  Cocteau-Marais et vous pensez « La Belle et la bête ». C’est trois ans plus tard que les deux hommes se retrouvent sur le grand écran , pour l’adaptation d’une pièce  de l’écrivain, «  Les parents terribles ».

Une intrigue de boulevard , qui voit le fils abandonner son premier et grand amour, parce que son papa lui fait comprendre que la belle en connaît encore bien d’autres . Josette Day ,déjà sa partenaire dans le précédent film , joue ici comme une potiche .Le papa en question y voit son intérêt ( mais lequel ? ) alors que la maman est toute heureuse de revoir le garçonnet revenir dans ses jupes.

Une maman un peu particulière quand même

L’époque en est peut-être la cause , mais la façon  dont joue Jean Marais est totalement ahurissante. Un benêt de 22 ans qui se ridiculise à la fois dans son rôle et la composition qu’il en fait. Ses relations, supposées incestueuses ,portent un tel maniérisme, qu’au ridicule cette fois s’ajoutent l’absurdité et le grotesque.Je n’y crois pas un instant et le comique de la situation (Tante Léo – Gabrielle Dorziat – qui a foutu la zizanie dans la famille veut rattraper sa funeste manigance) finit de m’achever.

Je ne sais pas ce que valait la pièce , mais Jean Cocteau devenu réalisateur utilise les mêmes artifices scéniques ,tout en huis clos, pour conduire son petit monde derrière la caméra. Il n’a rien changé à la distribution théâtrale, et quand on lui adjoint un premier assistant, il le vire très vite, agaçé par ses remarques techniques. Il s’agit du monteur du film qui aurait peut-être pu  améliorer l’ensemble.

Claude Pinoteau ( «  La boum »,  « Les Palmes de M. Schutz » ) raconte tout ça dans les suppléments .Second assistant sur le film, le voici propulsé par la grâce du renvoi, aux premières loges. Les bonus proposent également et c’est assez rare les essais des comédiens . On y voit déjà un Jean Marais les pieds dans le tapis, et , Yvonne de Bray , qui joue avec un aplomb remarquable la maman confidente , tantôt copine, tantôt coquine.

Mais tellement possessive qu’elle en devient odieuse.Son bonhomme a depuis longtemps baissé les bras, préférant aller voir ailleurs si l’air était plus respirable. Sous les traits de Marcel André , le personnage donne bien le ton de cette comédie gentiment cruelle, avec des parents pas si terribles et une  Tante Léo plus sympa qu’elle voudrait le faire croire. Gabrielle Dorziat tire bien son épingle du jeu.

 16.99 €

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Un an après « La Belle et La Bête » ,en 1947,Cocteau retrouve son équipe, et Jean Marais, pour adapter une fois encore sa pièce de théâtre, avec à l’affiche deux grandes célébrités,Edwige Feuillere, et Silvia Monfort, alors qu’Yvonne de Bray , est toujours de la distribution.

Les suppléments :

Acessoires et aventures équestres, Claude Pinoteau, encore lui, mais cette fois en tant que régisseur général, se souvient.