Embryon d'une étoile massive (cliquez pour agrandir)
Fascinantes images réalisées par le grand télescope spatial Herschel d’une étoile massive en gestation et de plusieurs régions d’embryons stellaires.
A l’occasion d’un symposium scientifique, l’agence spatiale européenne (ESA) a présentée les observations récentes – et pour le moins fascinantes – réalisées dans l’infrarouge lointain par le télescope spatial Herschel. L’une des études porte sur l’embryon d’une étoile massive, espionné au centre d’un important nuage de gaz et de poussières dans une région nommée RCW 120. Cette étoile en gestation, dont la masse dépasse huit à dix fois celle de notre Soleil, défie les théories des astrophysiciens quant à son développement. L’objet en question est, en effet, enveloppé de très grandes quantités de matières, estimée à 2 000 fois la masse de notre étoile ! L’étoile s’annonce comme l’une des plus massives et brillantes de notre galaxie ! Aussi, la théorie prévoit-elle qu’au delà de huit masses solaires, le rayonnement intense de ce type d’étoile massive pulvérise leur cocon, empêchant ainsi de poursuivre leur développement. Comment expliquer alors les nombreux cas connus à travers notre galaxie et ailleurs ? Certaines atteignant même 150 masses solaires !
Filaments de poussières et de gaz où se forment des étoiles (cliquez pour agrandir)
Autre sujet d’enquête, et tout aussi fascinant, les « débuts du commencement » de la naissance des étoiles … !
« Avant Herschel, nous ne savions pas très bien comment la matière présente dans la Voie lactée parvenait à atteindre des densités suffisamment élevées et des températures suffisamment basses pour donner naissance à des étoiles » s’interroge l’astrophysicien Sergio Molinari. L’étude montre (voir image ci-dessus) que les embryons d’étoiles se forment le long de filaments de poussières et de « gaz incandescents », c’est un véritable et impressionnant réseau de cocons d’étoiles qui s’étend à travers toute la galaxie.
Intéressés par toutes les étapes de la gestation, les chercheurs s’interrogent, explorant attentivement les régions de formations stellaires de la Voie Lactée. Ils ont à leur disposition le plus grand télescope spatial jamais construit : Herschel, lancé il y a un an, le 14 mai 2009. Son miroir mesure 3,5 mètre diamètre. Herschel observe dans l’infrarouge lointain, scrutant les régions au faible rayonnement, aux températures élevées de quelques dizaines de degrés Kelvin. Outre l’étude des régions de gestation stellaires de notre galaxie, le télescope de l’ESA s’intéresse également à celles présentes dans d’autres galaxies lointaines.
Pour en savoir plus, Herschel révèle la face cachée de la naissance des étoiles.
Suivez les investigations du télescope spatial @ESAHerschel sur Twitter.
Crédit photo : ESA/PACS/SPIRE/HOBYS Consortia et Hi-GAL Consortium.