Pétrole : baisse durable ?

Il y a moins d'un an, les cours du pétrole atteignaient des sommets, frôlant les 150 $ le baril à l'été 2008. La plupart des analystes le voyaient alors poursuivre son ascension jusqu'à 200 voire 400 $ le baril.
Mais aujourd'hui, la tendance s'est renversée, le baril passant même sous la barre des 40 $ en janvier 2009 à New York. D'où la question qui agite les marchés, ainsi que l'ensemble des acteurs concernés : cette baisse est-elle durable, et quelle influence peuvent avoir sur l'économie les fluctuations de ce qui reste la première source d'énergie consommée au monde (37 %, contre 34 % au charbon et 25 % pour le gaz naturel) ?
Premier élément de réponse, la tendance actuelle devrait se prolonger durant les mois à venir. C'est du moins ce que laissent augurer les prévisions de l'AIE (Agence Internationale de l'Energie), tablant sur une nouvelle baisse de la demande en 2009 après celle de 2008.
A plus long terme, les spécialistes s'accordent généralement à reconnaître que le redémarrage de l'économie mondiale devrait se traduire par un nouvel accroissement des besoins, et donc une reprise de la hausse des cours.
Dans la réalité, le scénario pourrait s'avérer sensiblement différent. La récente baisse des prix à la pompe en fournit un bon exemple : la consommation de carburant n'en a pas moins continué de chuter (- 4,8 % de juin à décembre 2008, alors que les prix plongeaient de 40 %), et les Français de laisser leur voiture au garage. Motifs invoqués, l'érosion du pouvoir d'achat, ainsi que l'adoption de nouveaux comportements plus responsables.
L'interrogation reste valable à une échelle plus large. De quel poids pèseront les réformes structurelles et les changements d'habitude face aux impératifs de la croissance économique ? La tension sur les marchés énergétiques constitue à long terme l'hypothèse la plus probable... Mais la complexité des interactions, et la multiplicité des facteurs en cause, pourrait encore nous réserver quelques surprises à l'avenir.