Il y a des matins, comme aujourd'hui, où on ferait mieux de rester au lit.....
Hier, je me suis livrée à un exercice tout à fait nécessaire, maintenant qu'en tant que retraités, nous vivons dans un monde "fini, bordé, sans surprise (sauf à la baisse)" côté revenus...Nous n'avons pas à nous plaindre car deux retraites de cadres supérieurs ayant cotisé plus de 40 annuités sont certainement plus confortables que les revenus de bien des actifs et ce n'est pas là mon propos. Le problème, c'est que nous disposons de temps libre...et donc de plus d'occasions de dépenses. Donc, je me suis astreinte à dresser un tableau de trésorerie pour les douze mois qui viennent, histoire de voir comment nos dépenses - en particulier les frais fixes - sont financées par nos recettes.
L'ajustement se fait obligatoirement (le tableau doit obligatoirement donner, en fin de période, un solde cumulé égal à zéro) au niveau des dépenses variables, celles que nous décidons d'engager ou pas....vaste question. C'est toujours au mois de mai que se pose le problème, avec l'obligation de faire face aux échéances fiscales : le solde de l'impôt sur le revenu, la CSG et tous les impôts locaux qui tombent à la fin de l'année. Et c'est là que l'on voit à quel point la charge peut être lourde pour les plus modestes. L'impôt local n'est pas progressif, lui, et, comme la TVA - mais elle se voit moins - touche tout le monde de ma même façon. Et il augmente de façon inexorable, chaque année...
Donc, il va nous falloir surveiller un peu le niveau des cartes bleues et des retraits de billets. Histoire de rester "dans les clous", c'est bien entendu faisable...mais pas agréable. Où rogner ici ou là une dépense inutile : on a déjà décidé de résilier notre abonnement à Canal+, que l'on ne regarde pratiquement jamais...mais c'est si peu ! Donc, ruser, chasser les double-emplois et procéder à de la création de valeur partout où c'est possible.
Et en plus, c'est bon pour la planète !
Je me suis débarrassée d'un meuble récemment, car il me "sortait par les yeux". D'un seul coup, en réalité, je ne voyais plus que lui, il défigurait ma chambre, et en plus, il était pratiquement vide ! La première solution fut de songer à le mettre sur le trottoir en attente des services de voirie. Et puis, j'ai décidé de le mettre en vente sur e-Bay, sous la condition que l'acheteur vienne le chercher ici....Mis à prix 1€, le dernier enchérisseur l'a emporté pour 81€. C'est un antiquaire restaurateur de meubles installé en Côte d'Or, il était très satisfait de son achat et n'était bien entendu pas gêné que la marquèterie ait des manques, il remettra la bibliothèque en état à "moments perdus" et sera certain de le revendre à bon prix car c'est un meuble de petite taille. Et moi, j'ai refinancé une partie de mon nouvel achat et pu gagner de la place dans mon bureau ....E-bay, c'est de la création de valeur pour tout le monde : l'acheteur comme le vendeur, et l'intermédiaire qui prélève sa commission au passage...sauf l'Etat puisque la TVA est perçue au Luxembourg. Tout ne peut pas être parfait.
Créer de la valeur, au niveau politique, c'est aussi mieux utiliser les ressources collectives. Je suis très remontée contre les personnels des crèches en grêve. Tout le monde sait que les caisses de l'Etat ne permettent pas de créer plus de places alors que des milliers de mamans ont un besoin urgent de faire garder leur enfant. Le ratio enfant par puéricultrice est relevé pour tenir compte du fait que l'effectif des bébés n'est jamais complet... et on abaisse le niveau de formation théorique des personnels. La belle affaire ! Des tas de jeunes sont prêts à se former pour avoir un emploi gratifiant, même s'il est sans doute fatiguant. Quand on connaît le coût d'un petit enfant gardé en structure collective, on est sidéré. Là, on cherche à mieux utiliser les installations existantes, faire des économies à la marge....Tout le monde y gagne, au prix d'un effort des personnels, certes, mais cela vaut la peine ! (Là, je sais que je vais me faire "tacler", mais c'est mon coup de gueule du jour !)
Bon, à côté des économies de fourmi, il vaut mieux ne pas regarder - au sens littéral du terme, il faut s'enterrer, ne pas céder à la panique - les fluctuations erratiques d'un patrimoine investi en valeurs mobilières. Que tous ceux qui prônent un système de retraite par capitalisation se taisent ! La seule solution tient dans un partage plus équitable des charges. Mais les mesures à prendre - à savoir une révolution de notre système fiscal - sont si impopulaires, conduisant inéluctablement à balayer pour longtemps la formation politique qui en prendrait l'initiative, que je doute que nous nous y résolvions jamais.....à moins que nous ne tombions un jour dans la situation des Grecs.