« If you don’t know where you’re going, any road will take you there », Lewis Carroll
le 22 Juin 2009:
— Et l’Irlande, ça te dit?
— Pourquoi pas, j’ai déjà eu un été cette année, j’arriverai bien à m’en passer pendant deux mois ? Par contre toi, je ne sais pas comment tu vas te réchauffer.
— Arff, on trouvera bien de la Guinness et des Irlandaises, t’inquiète, et puis la tente ça rapproche ! De toute façon, tu m’emmènes dans les Corbières avant !
— T’as bien raison, on se remplira la panse avec du Fitou et de l’Esté, et on sera tout beau et tout bronzé, du moins moi ça va, c’est pas la Tasmanie qui m’a décoloré, par contre toi, le temps parisien n’a pas été très clément.
— On va kiffer ma poule, déjà là avec la chicha et le thé que tu m’a fait, je kiffe!
—Trop, on préviendra tout le monde au dernier moment, ils vont nous prendre pour des fous. Ce qui est sur, c’est que personne du groupe ne nous suivrait.
Voilà comment tout a commencé, deux rêveurs, donc deux étudiants, Benjamin et moi-même, qui dans un état à moitié comateux après s’être déhancher sur les rythmes endiablés de la fête de la musique de la ville rose, rêvaient à leurs prochaines aventures.
— Et on fait comment pour la thune?
— Écoute, mois je ne reprends les vrais cours pas avant fin septembre, je pense qu’on pourrait arriver à se caser une semaine ou deux en tant que serveur à Cork, ou Dublin, ça nous ferait un peu plus d’argent … on passe trois semaines en Irlande, on traverse la mer pour aller en Écosse, et si on a le temps, et l’argent, je te propose de prendre le ferry pour les iles Féroé, on sera plus très loin de l’Islande après.
— Ahaha, ça me plait ça, par contre j’espère qu’on ne me contactera pas pour le boulot en Tasmanie, sinon au pire, je pourrai toujours me faire faire un visa en Irlande.
Le Budget : à peu près 500 € par personne, les restes des fonds de tiroirs, des tiroirs très profonds tout de même. Tout devait être compris dans cette somme, le billet d’avion, le ferry, la nourriture, absolument tout. Au final, nous nous en sommes sortis pour 400 € pile chacun.
Le reste s’est déroulé très vite, nous avons trouvé par chance un petit billet d’avion Lowcost, en pleine saison estivale à 50 € l’aller pour Dublin par personne, 8 jours avant l’embarquement. Sans vraiment savoir comment on allait s’en sortir, le temps qu’il allait réellement faire, mais surtout la bière qu’on allait boire.
La véritable assurance que j’avais, c’est que l’on allait avoir un temps de merde, mais certainement pas au point de ce que l’on a subit. La façon de voyage était clair entre nous depuis notre road-trip espagnol de l’an dernier, voir un maximum du pays, rencontrer des gens, mais cette fois-ci, ne se déplacer qu’en stop, dormir dans les champs au milieu des moutons et un minimum de fois en auberge de jeunesse. La langue française est tellement riche qu’il existe un verbe qui rassemble tout ça, « barouder », et une expression, « les va-nu-pieds ».
Au final, et avec du recul, je ne changerai absolument rien, nous nous sommes bien trop amusés. Par contre la prochaine fois que je repartirai dans un pays humide et nordique, et que quelques écus apparaitront dans ma poche, je me prendrai une moustiquaire pour manger et dormir tranquillement, un pantalon et des chaussures en Gore-Tex!
Mais avant la grande expédition, direction Pas de la Casa pour faire le plein en objectif photo, Tautavel pour initier Ben à l’escalade, l’hôpital de Perpignan pour me réparer le pouce, lui-même tranché par une bouteille de vin, et Banyuls pour le rafraichissement méditerranéen!