Sa cuisse droite touchée la semaine dernière à Rennes l'avait privé du sommet contre Barcelone a parfaitement tenu. Une passe décisive pour Källström et un but plein de sang froid du gauche à la 65e minute avant de céder sa place cinq minutes plus tard à Milan Baros, Karim Benzema a réussi sa soirée. Après une période sans marquer (en L1 depuis le 20 octobre devant Monaco et toutes compétitions confondues depuis le 31 octobre à Caen, en Coupe de la Ligue), Karim Benzema a repris sa marche en avant contre Strasbourg (5-0) dimanche soir à Gerland. Et l'OL compte désormais six points d'avance sur Nancy au classement. Interview
«Karim Benzema, Lyon a remporté une victoire tranquille ce soir...
Oui, même si le début de match n'a pas été facile. Mais comme nous l'avait demandé le coach, on n'a pas pris cette équipe de Strasbourg à la légère. A partir du moment où on marque 1, 2 puis 3 buts c'est plus facile à gérer. On a eu la possibilité d'en marquer un 4e et un 5e, on l'a fait. Le coach a pu alors procéder à des changements plus tôt. C'est donc une bonne soirée pour nous.
Et pour vous, comment ça s'est passé ?
Je n'ai pas ressenti de douleur ni pendant ni après le match. Je ne m'étais quasiment pas entraîné de la semaine, mais je me suis senti bien en jambes. Je n'ai pas pensé à la douleur même si avec une béquille il y a encore des séquelles. Dans ma tête et dans mon corps, j'étais à 100%. A partir du moment où j'ai pu répéter les sprints, ça m'a donné confiance.
Désormais, Lyon commence à creuser les écarts au classement...
Oui, même si Nancy tient encore. On se concentre sur nous. On s'attache à prendre les 3 points chez nous et à faire un bon résultat à l'extérieur, comme on l'a fait à Rennes (2-0). Depuis la victoire à Bordeaux (3-1), où on a retrouvé notre bloc défensif, on est bien. Ce soir on défend bien et comme on a beaucoup d'atouts offensifs, on peut marquer à n'importe quel moment.
Justement, vous n'aviez pas marqué depuis plus d'un mois en L1. Il n'y avait pas d'impatience chez vous ?
Non. Je me dis que c'est ma première saison en tant que titulaire. Et puis, je ne fais pas que marquer. Je fais jouer l'équipe, mon point fort, c'est ça aussi. Ce soir, je décale Kim (Källström) sur le premier but alors que j'aurais pu tenter ma chance moi-même. J'aime bien aller sur les côtés. Mon jeu c'est de bouger, ça a profité à mes coéquipiers. Durant cette période, je n'ai pas perdu confiance en moi. Je ne suis pas là pour me prendre la tête si je ne marque pas. Ce soir j'ai eu la chance de marquer, je suis content. J'espère en marquer beaucoup d'autres.
Vous vouliez rattraper le coup par rapport à votre absence contre Barcelone ?
C'était un gros match à jouer que j'ai vécu dans les tribunes. J'étais heureux du résultat et des conséquences. Il y aura d'autres rendez-vous importants, à commencer par celui du 12 décembre à Glasgow.
D'ici là, comment vous voyez les choses ?
C'est le coach qui fera ses choix. Fred revient, il faut lui donner du temps de jeu pour qu'il reprenne confiance. Moi, j'ai été blessé une semaine, j'ai beaucoup de jus. J'ai les jambes pour tout jouer.
Un mot sur le tirage de l'Euro et la France qui se retrouve avec les Pays-Bas, l'Italie et la Roumanie...
(sourire) C'est un bon groupe, mais le groupe de la mort. Il va falloir se sortir de cette poule dangereuse. Je me dis que c'est plus passionnant qu'inquiétant. Ce sont de gros matches à jouer. Ça va être difficile mais c'est comme ça, il faut faire avec. On est l'équipe de France, on va le démontrer en se qualifiant. »
Recueilli à Lyon par Sylvain LARTAUD