Ô mer, toi que je sens frémir
A travers la nuit creuse,
Comme le sein d’une amoureuse
Qui ne peut pas dormir;
Le vent lourd frappe la falaise…
Quoi! si le chant moqueur
D’une sirène est dans mon coeur -
Ô coeur, divin malaise.
Quoi, plus de larmes, ni d’avoir
Personne qui vous plaigne…
Tout bas, comme d’un flanc qui saigne,
Il s’est mis à pleuvoir.
(Paul-Jean Toulet)
Illustration: Frederic Leighton