Cet article a pour but d’initier le lecteur novice aux fusions et aux acquisitions (Mergers&Acquisitions en anglais, ou M&A). Avant de comprendre le marché des fusions&acquisitions de sites internet, il faut bien saisir les tenants et aboutissants de ce type d’opération qui concerne à l’origine des entreprises « physiques ».
Quelle est la nuance entre une fusion et une acquisition ?
- Une fusion est l’entente de deux entreprises sur la création d’une nouvelle entreprise résultante de leur fusion.
- Une acquisition est l’absorption d’une entreprise par une autre.
Les deux termes sont souvent regroupés car fusions et acquisitions relèvent des mêmes logiques et des mêmes pratiques.
Quel intérêt trouve une entreprise à se livrer à ce genre d’opérations ?
De façon générale, il s’agit d’augmenter la taille de son activité (son chiffre d’affaire, sa part de marché) et/ou ses bénéfices (son résultat net, sa marge). Il existe différent leviers pour aboutir à ce résultat :
- Le levier évident est la réduction de la concurrence : en achetant un concurrent, l’entreprise gagne mécaniquement des parts de marché, et peut même augmenter ses marges (et donc ses bénéfices) si sa position est assez dominante. Exemple : le rapprochement Arcelor/Mittal.
- L’acquisition d’une entreprise opérant sur le même marché permet également des économies d’échelle : les frais de production seront moindres (plus grande marge de négociation avec le fournisseur), et les coûts d’administration et de distribution peuvent être réduits puisque des doublons seront identifiés.
- L’acquisition d’un fournisseur ou d’un client relève d’une stratégie de concentration verticale. Son principal intérêt est le contrôle d’une plus grande partie de la chaine de production, et donc le contrôle des marges à toutes les étapes. L’acquisition d’un producteur d’acier par un fabricant d’outils industriels relève par exemple de cette stratégie : le fabricant a alors accès à des matières premières bon marché, lui permettant baisser ses coûts de fabrication, et donc d’augmenter sa marge. Exemple : Michelin achetant des plantations d’hévéa (caoutchouc).
- Le but d’une fusion/acquisition peut être la diversification de son offre : l’entreprise acheteuse achète en fait une structure et un savoir-faire qu’elle n’a pas, et qu’elle mettrait du temps à construire seule. Exemple : rachat de Neuf (Internet) par SFR (téléphonie mobile).
Il existe d’autres leviers (diversification géographie, acquisition d’une technologie, raisons fiscales etc…). Mais d’une façon générale, le but poursuivi par ce type d’opération est la mise en place de synergies. Derrière ce concept assez vague se cache le secret d’une fusion/acquisition réussie. Une synergie est un avantage permis par la mise en commun de facteurs complémentaires. L’intérêt d’une synergie c’est que l’avantage acquis par ces facteurs fonctionnant ensembles est supérieur à la somme des avantages apportés par ces facteurs s’ils avaient opéré séparément (simplement: 1+1>2). Je consacrerai prochainement un article sur ce sujet important.
Les fusions/Acquisitions de sites internet suivent à peu près les même principes, mais la spécificité du marché Internet entraine de très nombreux commentaires : c’est la raison d’être de ce blog.