Le nouveau magasin Ralph Lauren installé au 173 boulevard Saint-Germain à Paris est un splendide hôtel particulier. Dans ces lieux, shopping rime avec art de vivre. L’expérience de marque dépasse largement celle du style vestimentaire, puisque la vraie nouveauté est d’avoir ouvert un restaurant dédié à la gastronomie américaine.
Le restaurant Ralph’s est à deux pas du café Armani. Un autre lieu pour se restaurer griffé. Ce type d’initiative doit il être perçu comme anecdotique ou au contraire a t-il vocation à s’étendre?
Aux États Unis, de plus en plus de marques considèrent l’animation du lieu de vente par le prisme de l’affiliation sociale. Pour faire venir la clientèle, il ne suffit plus de vendre les bons produits au bon prix, il faut de l’atmosphère à vivre. Bars, cafés, salons de thé, restaurants sont autant d’opportunités pour faire évoluer le point de vente en lieu de société où l’on aime s’arrêter et rester.
Pour certains, comme le Dressing Room à Manhattan, le bar est un tel succès que la vente de boisson représente désormais près de 40% du chiffre d’affaire total de la boutique.
Certains analystes ont lié ce phénomène à l’essor du e-commerce. La croissance et la compétitivité de l’offre de produits et de services en ligne encouragerait les commerçants à faire des efforts pour faire venir leur clientèle en magasin. « La boutique était autrefois au centre de l’attention. Désormais elles doivent aller vers le client. Pour les atteindre, il faut leur offrir de l’expérience, un projet » constate un consultant et journaliste du WWD (source The Wall Street Journal). La théorie ne manque pas de pertinence, toutefois, les Italiens tels que Gucci, Cavalli ou encore Dolce & Gabanna n’ont pas attendu que le web devienne une passion sociétale pour se mettre à la restauration.
A Tokyo comme à Milan, les « gourmandistas » vont au café Gucci déguster des pâtisseries brandées.
Ouvert en 2007, le kitchissime espace Gold de Dolce & Gabbana est à la fois un restaurant, un bistrot, un salon de thé et un lounge pour accueillir les gourmets de la mode dans une ambiance unique.
Rue François 1er, on peut déjeuner sur le pouce au café Blanc, un petit espace attenant à la boutique Courrèges. Rien de spectaculaire, ni de vraiment typé. On se rend plus volontiers au Water Bar chez Colette qui a vraiment misé sur le parti pris « trendy » même dans son menu.
Mais si la formule social shopping-fooding séduit les concept-stores Parisiens comme Colette, L’éclaireur ou Merci, les marques Françaises restent plutôt timides sur ce point. Comme si les métiers de la restauration ne pouvaient pas s’imbriquer au savoir-faire de nos maisons de couture. Pourtant nos grands pâtissiers et traiteurs n’ont pas eu tant de scrupules à injecter l’image de la mode dans le produit de leur commerce.
Cakes par Stephen Blaise
Peut être bientôt, je vous parlerai d’un bar éphémère Chanel planté dans un décor de choix et où l’on peut siroter un drink « Coco » ou « Black Camélia » et écoutant la dernière compil de Karl…
Si cela arrivait, j’espère en être la première informée
Ralph’s : 173 Boulevard Saint-Germain 75006 Paris-08 99 788 946
Armani Café : 149 Boulevard Saint-Germain 75006 Paris - 01 45 48 62 15
Café Blanc : 40 Rue François 1er, 75008 Paris
Colette : 213 rue St Honoré 75001 Paris – 01 55 35 33 90
Dolce & Gabanna Gold : Via Carlo Poerio 2/A 20129 Milan
A défaut d’aller à Milan visitez le site web
Gucci Café Milan : Galleria Vittorio Emanuele II Milan – (+39) 02 725241
Gucci Café Tokyo :4-4-10 Ginza, Chuo-ku, Tokyo
L’Eclaireur :8 Rue Boissy d’Anglas 75008 Paris - 01 53 43 80 12
Sources :
Le Materialiste
Wall Street Journal
Café Gucci à Tokyo: r.tabelog.com
Cake by Stephen Blaise : www.trafficdemode.com