D'Egypt Farm, Michael conserve une image idéale, proche de sa définition personnelle de l'"âge d'or".
Invité à l'adolescence par la soeur de son camarade d'études à venir y assister à une fête d'anniversaire, il est fasciné par la liberté d'esprit de cette famille loufoque et bohème qui semble passer outre les dissensions et les contraintes.
Devenu adulte, et père d'un petit garçon de trois ans, il décide un beau jour de reprendre contact avec Adam, son ami, et de repartir vers Egypt Farm... Chez lui, sa femme s'est éloignée de lui et il est resté troublé par la chute accidentelle du balcon de leur maison, qui aurait pu lui coûter la vie.
Mais, se confronter aux illusions de sa jeunesse est toujours un pari aventureux et Michael découvrira que derrière un souvenir enchanteur se terre parfois une noirceur insoupçonnée.
Egypt farm est le roman du désenchantement par excellence. On part d'une scène première, idéale, pour tomber jusqu'au mot final dans le réalisme net et sans fioritures le plus vif. Il est de ce récit comme des tragédies grecques, on nous propose d'emblée une sorte de fin annoncée que l'on espère pourtant pouvoir éviter en tant que lecteur.
J'ai eu une lecture laborieuse et morcelée de ce titre, ce qui ne m'a pas permis de l'apprécier à sa juste valeur. Cependant, la qualité d'écriture de Rachel Cusk est indéniable et je n'ai pas échappé à l'envoûtement de l'univers qu'elle nous propose, ni à sa manière de brosser ses personnages avec grâce et talent. J'ai aimé particulièrement sa façon de parler des tout petits enfants, qui peuplent ce récit de manière discrète en arrière-plan, de décrire leurs gestes, leurs positions, leur présence.
Je possède Arlington Park dans ma PAL, je l'espère seulement un peu plus optimiste...
Elles l'avaient lu en grand format sous le titre Egypt Farm...
Clarabel souligne avec justesse un sentiment de contradicition ressenti suite à cette lecture - Une déception pour Cathulu - Papillon est heureuse de l'avoir juste emprunté...