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La corde au cou

Publié le 07 mai 2010 par Laurelen
La corde au cou Image choc en une du Quotidien de jeudi : un homme d’une quarantaine d’années assis dans un arbre, une cordelette passée autour du cou, l’autre extrémité attachée à une branche. Une cigarette allumée à la main, peut-être la dernière, les bras à demi levés, la bouche ouverte et un regard blanc et coléreux, qui fixe l’objectif comme pour dire « t’as vu où j’en suis réduit ? » Le titre qui tape : « le gréviste menace de se pendre ». En effet, ce mercredi 5 mai, Jean_Marie Grondin, employé de MT2 Interim, n’a pas trouvé mieux que de menacer de se tuer en public pour faire bouger les choses dans le conflit qui oppose ses patrons au groupe TAK. Page 5, on apprend qu’il a tenu pas moins de quatre heures dans son arbre, le temps d’attirer à ses pieds un commissaire divisionnaire, un sous-préfet, une quarantaine de ses collègues, sans doute une bonne foule de badauds, et le GIPN. Et, enfin, Madame Denise Thien-Ah-Koon, personne d’envergure comme on le sait, qui pourtant pète et chie comme tout le monde, mais n’avait pas levé le petit doigt depuis le 24 avril, date à laquelle la patronne de MT2 Interim avait entamé une grève de la faim sur le parking de l’Hyper U des Casernes, détenu par le groupe TAK. Jean-Marie est donc descendu de son arbre et les négociations ont enfin pu commencer.

Au Pirate on applaudi des dix doigts cette démarche de bravoure. On était pas là pour juger du courage de cet employé, et on a pas vécu les moments de tension intense qui ont dû se succéder au cours de l’après-midi, mais on a tilté sur un joli détail, le tee-shirt « fier d’être supporter Marseillais » qu’arborait Jean-Marie Grondin, bien visible et lisible en plein centre de la Une du Quotidien. Quand on sait que Marseille jouait ce soir là la finalisation de son titre de champion, perdu depuis 18 ans, on peut se douter que l’homme avait autre chose en tête que de se pendre en s’habillant au petit matin. C’est là qu’il a doublement berné la foule entière, et Madame TAK la première. Elle aurait dû savoir qu’en bon supporter, jamais ce modeste employé n’aurait accompli son geste avant le résultat du match.

Arthur

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