5 rue Godefroy Cavaignac : j'ai honte

Publié le 06 novembre 2007 par Fares
La situation que je vais décrire se déroule en ce moment, en plein Paris, à peine à 1.5 km de chez moi.
Le 18 octobre 2007, une poussette prend bizarrement feu dans la cage d'escalier du bâtiment A de l'immeuble situé au 5 rue Godefroy Cavaignac. Dès lors, 20 familles se retrouvent sans logement. Ces 60 personnes ont des papiers, travaillent pour la plupart et les enfants sont scolarisés dans le quartier.
A cause de l'incendie, l'immeuble est évacué, mais on leur dit qu'ils pourront réintégrer leur logement le lendemain.
Mais la préfecture déclare l'immeuble insalubre et des scellés sont posés. La société propriétaire fait installer des portes blindées et place cinq maîtres chiens à l'entrée de l'immeuble. Personne ne peut plus regagner son appartement, ni avoir accès à ses affaires personnelles.
Depuis, certaines femmes et enfants ont été relogés à l'hôtel, mais d'autres ont refusé et campent devant l'immeuble. Car l'hôtel n'est pas une solution : au-delà des huit premiers jours pris en charge par la mairie, l’hôtel devient un luxe. Il n’est quasiment pas possible pour les sinistrés de prendre en charge ce budget estimé entre 1300 et 1600€ par mois. La plupart des locataires gagnent environ 1200€ par mois. D’autant plus que l’expérience démontre que les personnes logées à cette enseigne censée être provisoire peuvent parfois rester plusieurs années dans ces conditions.
5 rue Godefroy de Cavaignac
Comme ça se situe à deux pas de chez moi, j'ai pris quelques minutes pour aller voir. Et j'ai vu. J'ai vu les agents avec leurs gros blousons "Sécurité" qui bloquent l'entrée de l'immeuble. J'ai vu ces tentes alignées sur le trottoir. Je suis allé discuter avec les femmes qu'on voit dans cette vidéo, pour prendre des nouvelles et leur dire quelques mots, quelques banalités de soutient. J'ai été surpris par leur détermination à vouloir garder l'espoir. Et par leurs sourirs. Remplis d'amerturme certes, mais des sourirs quand même.
J'espère que cette histoire fera suffisamment de bruit et soulèvera suffisamment d'indignation pour obtenir un règlement rapide de cette situation honteuse.
Liens :
Article 20 Minutes
Site de soutien aux familles