Mai 2007- Mai 2010 : Sarko-Football, le bilan

Publié le 07 mai 2010 par Foothese

L’Elysée a édité un document de 50 pages pour revenir sur les 3 années au pouvoir du Président Sarkozy. Une relecture made in football s’impose. Depuis son élection le 5 mai 2007, plusieurs grands thèmes communs ont occupé le gouvernement et les instances du foot. Bilan.

La présidence Sarkozy avait commencé dans un restaurant des Champs et sur un yacht. L’ère du Bling-bling était ouverte. Moqué pour ses goûts tape à l’oeil, sa propension à la frime et à l’auto-congratulation, Nicolas Sarkozy a donné le ton : Ray-Ban, Carla Bruni, régime, costard Valentino. Et le football a suivi. Jamais le sport Roi n’aura été aussi clinquant. Les coupes de cheveux extravageantes se sont multipliées, les déclarations outrancières aussi et Ronaldo a été transféré pour 94 millions d’euros. On a même fini par découvrir que les footballeurs avaient des rapports avec des putes. Chirac en avait rêvé, Ribéry l’a fait.

2ème thème majeur depuis 3 ans, la crise financière. Sarkozy a tout tenté, il s’est démené, a organisé des réunions mais rien n’y a fait. La France et ses entreprises sont en crise, les délocalisations augmentent, la colère des salariés aussi. La Grèce a même fait faillite. La solution? Que les pays plus riches aident les grecs. Dans le football, même combat. Liverpool accuse un déficit record et est même à vendre. Toujours en Angleterre, Manchester City a été racheté par les derniers riches de la planète, les Emirs. Mais comme les entreprises françaises, le football n’est plus rentable et les investisseurs se font de plus en plus rare.

Laver les stades au Karcher?

Le pouvoir d’achat était le cheval de bataille du candidat Sarkozy. La bataille est incontestablement perdue. Les caisses sont vides et les français galèrent. Le bouclier fiscal n’a pas arrangé l’image du Président qui n’a pas les moyens pour relancer le pays. Côté football, c’est absolument la même histoire. Les clubs français rognent de tous les côtés et ne dépensent plus. Au PSG, on sort désormais des enveloppes minimalistes pour recruter. Idem à Monaco ou à Bordeaux. L’argent ne coule plus à flot chez les cadors du championnat de France. Et forcément, on ne pèse rien à l’échelle européenne.

L’insécurité a toujours été le dada de l’ancien Ministre de l’Intérieur. Autrefois en charge de ce dossier, il avait promis la fin des violences dans les stades. 3 ans plus tard, le PSG compte deux morts de plus et jamais la peur d’aller au stade n’a été aussi forte. Désormais les supporters d’une même équipe s’affrontent et offrent une image déplorable. La banlieue n’a heureusement pas pris un coup de Karcher et il en sera de même pour les groupes de hooligans. Une promesse en l’air, une mauvaise habitude. On dirait un discours de Bernard Tapie promettant la venue de Maradona à l’OM.

Et pendant ce temps là, Raymond…

Une petite remarque en passant. Sans mettre tous les maux du pays sur ce pauvre Président suffisament moqué, quel est le bilan de l’Equipe de France depuis son arrivée? Le bilan est en tout point similaire à celui du Président : mauvais, flippant, désespérant.

Mauvais parce que la France a perdu au 1er tour de l’Euro et s’avance vers la coupe du monde sans aucune marge sur des équipes comme l’Uruguay et le Mexique. Flippant parce qu’on ne voit pas de solutions et que l’échéance approche. Désespérant parce que le potentiel était là. Le gouvernement Sarkozy comprend des flèches comme Woerth, Lagarde, NKM ou Borloo. L’équipe de Domenech a aussi les siennes : Ribéry, Gallas, Anelka ou Lloris. Et pourtant, personne n’y arrive. Désolant.

Martine Aubry