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Au cœur du réseau de transport multimodal de l'est de la République Démocratique du Congo (RDC), le port de Kalémie occupe une position stratégique pour l'ensemble de la région. Sous la menace d'un banc de sable qui obstrue son entrée, cette plateforme bénéficie désormais d'un important projet de désensablement destiné à lui ouvrir une nouvelle ère de croissance.
Ce sont les forces armées de la RDC qui exécutent les travaux de dragage (DR)
Au rythme d'ensablement actuel, le port de Kalémie sera fermé d'ici un an. Même si le niveau du lac est aujourd'hui exceptionnellement haut (ce qui facilite l'accès au port), les experts estiment qu'il peut varier fortement, et réduire, en très peu de temps, le tirant d'eau disponible. Actuellement, les grands bateaux ne peuvent être chargés à leur capacité nominale, ce qui augmente le coût du transport et, partant, le coût pour les consommateurs finaux. Pour éviter l'enclavement complet de la région, les autorités congolaises ont décidé d'agir : le port doit être désensablé le plus rapidement possible.
La Coopération technique belge a accepté de financer le projet de dragage du port. Et le processus de réalisation du projet a commencé en septembre 2009.
Après le lancement d'un marché de travaux infructueux (le projet est jugé trop petit par les entreprises de dragage commerciales), quatre partenaires se sont associés pour prendre les choses en mains. Le projet est basé sur un partenariat plutôt bien équilibré : deux partenaires sont militaires, deux autres civils ; deux sont belges, les deux autres congolais. Dans ce partenariat que la Coopération belge considère comme "innovateur", les rôles sont bien répartis.
La Coopération technique belge (CTB) gère le projet du point de vue administratif, logistique et financier. Elle apporte, entre autres, son expertise en matière de dragage. La Régie des Voies Fluviales (RVF), entité congolaise, met à disposition du projet des équipements, et des ressources humaines qui assureront le suivi du chantier. Elle s'occupera également du balisage du nouveau chenal d'accès.
Chez les partenaires militaires, ce sont les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui exécuteront les travaux proprement dits, en utilisant le matériel de pontage fourni par la Belgique. A travers le Programme de partenariat militaire belgo-congolais, l'armée belge a pour mission de former, d'encadrer et de coacher les FARDC dans des domaines bien précis : pontonniers, bateliers, chauffeurs de véhicules de franchissement, chefs de radeaux et de site. Depuis janvier 2006, le détachement belge forme un nouveau bataillon de franchissement composé de 214 militaires congolais de la FARDC.
Par ailleurs, le projet a pu profiter de la logistique aérienne de l'armée belge pour le transport des équipements : pontons, pompes suceuses, tuyaux flottants, treuils, ancres, caissons et groupes électrogènes matériel bathymétrique...
Depuis février 2010, l'équipement de dragage a commencé à enlever les premiers mètres cubes de sable. D'un coût global de 450 000 euro, le projet durera au total deux ans.
Le port de Kalemie se situe sur la rive ouest du lac Tanganyika, au nord de la province du Katanga en RDC. Il connecte le pays avec les ports de Bujumbura (Burundi), de Mpulungu (Zambie, Afrique du Sud) et surtout, de Kigoma (Tanzanie), d'où viennent la plupart des marchandises importées.
Par Jacob Sagbohan - Nombre de lectures web de cet article (hors podcasts, smartphones et tablettes): 3913 fois - Contenu mis à jour le 07/05/2010
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